Abolissons la monarchie!

2021/02/05 | Par André Binette

L’auteur est constitutionnaliste

J’annonce la création d’un regroupement voué à l’abolition de la monarchie au Québec. Son nom est la Coalition pour la République du Québec (la COREQ). Son mot d’ordre est Fini la monarchie! Nous voulons abolir la monarchie, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Canada.

Les scandales entourant la gouverneure générale Julie Payette et la lieutenant-gouverneur Lise Thibault, de même que les dépenses encourues par les contribuables pour des fonctions dépassées, doivent nous conduire à abolir la monarchie. IL n’est pas normal que le chef d’État du Canada et du Québec soit une étrangère et que sa fonction soit réservée aux membres de sa famille et de religion anglicane. Il n’est pas normal non plus que le représentant de la Couronne au Québec, dont la signature transforme les projets de loi de l’Assemblée nationale en lois du Québec, soit choisi par Ottawa. 

Les républiques sont la norme dans le monde. Les États-Unis et la France sont des républiques depuis des siècles. La plupart des démocraties occidentales sont des républiques. Les deux tiers des membres du Commonwealth sont des républiques.

L’abolition de la monarchie est à 60% dans les sondages en Australie. Ce pays n’attend que la fin du règne d’Élizabeth II pour passer à la République. La Nouvelle-Zélande suivra rapidement. Bientôt, le Canada sera le seul pays développé à conserver la monarchie britannique en plus du Royaume-Uni. Sur ce plan, le Canada et le Québec sont des retardataires.

Au Canada hors-Québec, le multiculturalisme se retourne contre la monarchie. L’abolition de la monarchie y obtient plus de 40% d’appuis, ce qui est clairement en hausse depuis vingt ans.  Les immigrants ne font pas de grands monarchistes.

Ceux qui ne croient pas qu’il faut rouvrir la Constitution devraient savoir qu’elle sera rouverte de toute façon. L’Alberta a annoncé la tenue d’un référendum sur la péréquation en octobre prochain afin de modifier la Constitution.  Ceci déclenchera l’obligation constitutionnelle de négocier formulée par la Cour suprême. Une fois la Constitution rouverte, le Québec sera visé par l’obligation de négocier et il devra s’asseoir à la table comme les autres provinces.

L’abolition de la monarchie est soutenue par les trois quarts des Québécois selon une récent sondage, ce qui est au moins égal aux appuis à la loi 21.  

Le lieutenant-gouverneur doit être remplacé dans le cadre canadien par un gouverneur désigné par l’Assemblée nationale ou élu au suffrage universel. Si le Québec devient indépendant, le gouverneur sera remplacé à son tour par un Président. Ces changements devraient se trouver dans une Constitution du Québec, qui peut être adoptée même si nous ne sommes pas indépendants. La nation québécoise doit se reconnaître dans son chef d’État, qui n’est pas et n’a jamais été le premier ministre du Québec.

J’ai rédigé un essai publié en 2018 intitulé La fin de la monarchie au Québec. Il est temps de passer aux actes. Si cela vous intéresse, joignez-vous à nous en vous inscrivant à findelamonarchie@gmail.com.