Vaccins : La recherche québécoise doit être soutenue

2021/02/19 | Par Bloc Québécois

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Mario Simard, porte‑parole du parti en matière de Sciences, ont déploré que le Canada ait raté la fenêtre d’opportunité pour développer et produire localement de possibles vaccins contre la COVID‑19 en raison du manque de transparence et de vision du premier ministre Justin Trudeau.

« Le gouvernement fait déjà preuve d’un manque grave de transparence en ne rendant pas publics les contrats avec les multinationales pharmaceutiques, qui ont un effet important sur les retards en approvisionnement. Aujourd’hui, on ajoute que le premier ministre utilise comme prétexte les délibérations du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19, qui ne sont pas publiques non plus, pour avoir écarté l’expertise et la recherche québécoises de la solution vaccinale dès le début de la pandémie. Je demande donc au premier ministre de rendre publics les procès‑verbaux des échanges avec les experts et scientifiques du comité, qui ne doivent pas prendre le blâme à sa place », a déclaré M. Blanchet.

Questionné sur son refus d’octroyer deux millions de dollars en début de pandémie afin de lancer les essais cliniques du candidat vaccin du chercheur Gary Kobinger au Centre d’infectiologie de l’Université Laval, Justin Trudeau s’est réfugié derrière une recommandation du Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID‑19, sans offrir de détail. Le Bloc Québécois exige le procès‑verbal de ces échanges.

Le parti craint plutôt que ce soit par manque de vision que le Canada soit le seul pays du G7 à être incapable de produire des vaccins. Alors que dès le 11 janvier 2020, la séquence génétique du virus était publiée, permettant aux scientifiques de se mettre au travail, et que dès le 11 mars 2020, l’état de pandémie était décrété par l’Organisation mondiale de la santé :

  • Le Canada n’a jamais mis en place, comme les Britanniques, un consortium de tous les chercheurs et entreprises ayant l’expertise pour développer en collaboration un vaccin;
  • C’est seulement le 23 avril 2020 qu’a été fait un premier investissement pour développer un vaccin, un maigre 23 millions $ à VIDO-InterVac de l’Université de la Saskatchewan;
  • C’est seulement le 26 juin 2020 que s’est rencontré pour la première fois le Groupe de travail sur les vaccins contre la COVID-19, devant conseiller le gouvernement sur la fabrication locale de doses.
  • C’est seulement le 31 août 2020 qu’Ottawa a investi pour améliorer la capacité de production du Conseil national de recherche à Montréal, maintenant alourdi de graves retards;
  • C’est seulement le 23 octobre 2020 qu’Ottawa a annoncé un deuxième investissement dans la fabrication de vaccins au Canada.

Dès 2003, le rapport Naylor sur le virus du SRAS avertissait pourtant le fédéral qu’il devait améliorer sa capacité de production pour ne pas être dépendant des étrangers. « Ça aurait dû être le premier geste de Justin Trudeau au début de la pandémie, mais il n’a pratiquement rien fait. Ça lui a pris plus de cinq mois seulement pour mettre en place un groupe de conseillers, alors que les autres pays étaient déjà en pleine course aux vaccins. Son absence totale de leadership fait en sorte que le Canada a manqué le bateau », s’est désolé M. Simard. 

« Tant l’économie du Québec, la recherche de nos institutions que la santé des Québécois et des Canadiens sont en jeu. L’heure n’est pas au secret stratégique. Il faut sans tarder soutenir la recherche et le développement d’une solution québécoise, de même que considérer la relance d’une politique pharmaceutique digne de ce nom », a conclu Yves‑François Blanchet.