Le rapport de la Commission Duclert sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994 est une opération politique conçue pour améliorer les relations entre La France et le Rwanda, exonérer le Front patriotique rwandais et son chef Kagame, chouchous des États-Unis.
Patrick Mbeko, politicologue et auteur de livres sur l'Afrique des grands lacs, est très critique de ce rapport de plus de mille pages et de ses auteurs qui visiblement ne connaissent rien à l'histoire de la tragédie rwandaise.
Il note que les dés étaient pipés dès le départ faisant référence à la lettre du président Macron qui dit ceci: « Conformément à l’engagement que j’avais pris le 24 mai 2018, lors de ma rencontre avec le président Paul Kagame à Paris, je tiens à ce que le génocide des Tutsi prenne toute sa place dans notre mémoire collective. »
La conclusion était écrite avant que les historiens se mettent à travailler.
Donc le résultat était dans les prémisses de l'étude.
Patrick Mbeko rappelle également le très grand nombre de documents et d'informations sur le Rwanda issus du Tribunal pénal international sur le Rwanda, de l'enquête du juge Bruguière et de l'enquête espagnole. Les historiens sous la direction de Vincent Duclert semblent ignorer l'existence même de ces informations.
Pour écouter l’entrevue, cliquez ici.
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Sanctions contre la Chine: La vraie communauté internationale s'y oppose massivement
L'esprit de guerre froide contre la Chine s'accroît et le Canada de Justin Trudeau (avec le Québec) s'embarque aveuglément en imposant des sanctions avec ses « alliés » (lire patrons) de Washington de Londres et de l'Union Européenne.
Bien que ces 30 pays se font qualifier de « communauté internationale » par nos médias et des commentateurs, la vraie communauté internationale, soit les 160 autres pays qui représentent plus de 90% de la population, refusent d'emboîter le pas.
Parmi les absents, l'Australie et la Nouvelle Zélande pour qui, semble-t-il, contrairement au Canada, les intérêts nationaux passent avant les intérêts de Washington. Alors qu'on dit que la campagne antichinoise est une opération des Five Eyes (US, UK, Canada, Australie, Nouvelle Zélande), ce club de langue anglaise qui a refusé de permettre à la France de s'y joindre, on voit que c'est plutôt les Three Eyes, car les deux autres sont fermés.
Aussi on se demande qu'est-ce que le Québec fait dans ce club Wasp?
La chronique se termine avec un extrait d'un discours de 2018 du colonel Lawrence Wilkerson, colonel de l'armée américaine et ancien chef de cabinet de Colin Powell. Il explique pourquoi les États-Unis demeurent en Afghanistan. Voici un extrait de son discours. La troisième raison de leur présence en Afghanistan est la plus intéressante : (notre traduction)
« Nous sommes en Afghanistan aujourd’hui, comme nous avons été en Allemagne après la Seconde guerre mondiale, c’est-à-dire pour au moins un demi-siècle. Ça n’a rien à voir avec Kaboul, ni avec le renforcement de l’État afghan, rien à voir avec la lutte contre les Talibans ou la preuve que nous pouvons nous réconcilier avec les Talibans, rien à voir avec le combat contre quelque groupe terroriste que ce soit.
Nous sommes là pour réaliser trois objectifs stratégiques prioritaires. Et à titre d’officier militaire, à titre de professionnel, je ne m’oppose pas nécessairement à ces objectifs. Mis je crois que le peuple américain doivent probablement en être informé que qu’il doit y avoir un débat pour décider si oui ou non les Américains souhaitent voir leur argent dépensé pour ces objectifs.
Le premier objectif est d’être à l’endroit que Donald Rumsfeld (ancien secrétaire d’État de George W. Bush) a considéré, en 2001, comme le pays le plus difficile pour établir et bâtir une puissance militaire. Et, je suis tout à fait d’accord avec cette description.
Regardez-la sur la carte, et laissez-la sur place, parce que c’est la seule puissance matérielle que les États-Unis possèdent qui se trouve près de la Nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la route de la Chine qui traverse l’Asie centrale. Si on devait avoir recourir à la puissance militaire pour y répondre, nous sommes en position de le faire si on est en Afghanistan.
Deuxième objectif : nous sommes là parce que nous sommes tout près des armements nucléaires les plus instables au monde, en Pakistan; nous voulons pouvoir sauter sur ces armements et les stabiliser si nécessaire.
Et la troisième raison de notre présence en Afghanistan : il y a 20 millions de Ouïghours. Si la CIA devait monter une opération en se servant de ces Ouïghours comme Erdogan a fait en Turquie contre Assad—il y en a 20 000 à Idlib en Syrie à l’heure actuelle. Eh bien, si la CIA voulait déstabiliser la Chine, ce serait la meilleure façon de faire, de fomenter une rébellion et se joindre à ces Ouïghours et mettre de la pression sur les Chinois Han à Pékin, à partir de l’intérieur du pays plutôt que de l’extérieur. »
Pour écouter son discours: https://www.youtube.com/watch?v=16yxcuwGQgU
Pour écouter l’extrait, cliquez ici.
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