Pour GroupMobilisation (GMob)
Dans sa lettre d’opinion du 3 mai dernier, le président de l’Association de l’énergie du Québec, Éric Tétrault, poursuit « la campagne irresponsable de GNL Québec », pour paraphraser son titre.
Tout à sa diatribe contre des groupes d’opposants, il ne prend pas la peine de s’informer des modifications apportées par le gouvernement sur l’établissement des tarifs de distribution d’électricité via le Projet de loi (PL) 34.
« Pour fins de bonne pédagogie », rappelons trois de ces modifications.
D’abord, depuis le 1er avril 2020, les tarifs sont « automatiquement » indexés à l’inflation ! Fini les augmentations inférieures qu’on a déjà vues dans les dernières années auxquelles M. Tétrault réfère. Ses extrapolations sur ce que pourrait représenter mensuellement une hausse des coûts ne sont pas sans rappeler l’épicerie à 75 $ par semaine pour une famille de quatre (avec le rôti de porc), ou les 4 et demi à 500-600 $ par mois ! Mais elles « piquent définitivement du nez » quand le ministre Julien et Mme Brochu confirment en commission parlementaire les appréhensions de l’Union des consommateurs sur les augmentations tarifaires à venir.
Ensuite, le PL 34 retire « les obligations pour Hydro-Québec de faire autoriser par la Régie de l’énergie les projets d’investissement en infrastructures et les autres initiatives de réorganisation du réseau de distribution d’électricité et de lui soumettre pour approbation ses programmes commerciaux.» Ainsi, de nouvelles lignes électriques qui pourraient, par exemple, découler de nouveaux contrats de vente ne risquent pas d’être bloquées!
Enfin, le PL 34 prévoit qu’en plus de l’indexation, les tarifs pourront être augmentés au moins tous les 5 ans… à moins qu’au cours de cette période de cinq ans, « certaines circonstances » justifient de fixer un nouveau tarif ou de modifier un tarif existant. Comment définir l’expression « certaines circonstances » ? Difficile, mais moins que d’imaginer quelques bons lobbyistes s’assurant que les conséquences du projet GNL Québec fassent partie de la définition. On invoquera ensuite que les tarifs devaient rattraper le « marché ».
Quant à l’énergie « de transition », il faudrait rappeler à M. Tétrault ce qu’il a déjà écrit le 15 février: “Les opposants devraient savoir que le gaz naturel consommé au Québec, qui représente 15 % de l'assiette énergétique, provient de l'ouest et des États-Unis, ce qui a pour effet de causer 300 % plus d'émissions sur la planète.”
Nous ne croyons pas que ce sont ses opposants qui se couvrent “de ridicule en brandissant leurs derniers arguments.”
Parlons plutôt de l’arroseur arrosé.
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