Scandale autour de la mort de Madame Joyce Echaquan

2021/05/26 | Par Guy Demers

L’auteur est sociologue et animateur interculturel
Montréal

Du point de vue d’un sociologue, s’inspirant des travaux et écrits d’Edgar Morin, mettant en évidence les dangers du cloisonnement dans nos manières d’approcher les choses,
tant en recherche, qu'en éducation et qu’en manière de délibérer et de nous gouverner en société, il m’apparaît clairement que la médecine, au Québec en particulier, est victime de son hyperspécialisation.

Personne n’était disponible à l’urgence de l’hôpital où se trouvait madame Echaquan, pour voir, dans leur ensemble, les questions médicales, sans oublier sociales et culturelles. Le médecin spécialiste convoqué au chevet du malade ne pouvait pas voir au-delà de sa spécialité. Il a fallu reporter à deux ou trois jours plus tard la visite éventuelle d'un médecin généraliste auprès de la personne malade.

Constater un vice dans le système médical n’est pas la même chose qu'un racisme systémique, bien que cela puisse se combiner dans une même institution. Ajoutons à cela, un vice dans le système de financement et d'appui des pouvoirs publics au système de santé, surtout, semble-t-il, en dehors des grands centres urbains.

Il y avait manifestement manque de ressources, ces jours-là, dans ce même hôpital. Comme on a vu dans plusieurs secteurs de la santé en temps de Covid, dans les CHSLD en particulier, mais aussi les hôpitaux de campagne, l’allocation des ressources en santé publique est fort malade elle aussi au Québec. On compte sur le privé pour faire le devoir du public, dans trop de domaines, ce qui est le comble.
Si l’on veut que cela change, voyons large dans l’enquête en cours autour de la mort de Madame Echaquan.

 

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