Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, a présenté la stratégie du parti pour assurer une intégration réussie des nouveaux Québécois, incluant son soutien aux demandes en la matière du gouvernement du Québec. M. Blanchet a rappelé que la Chambre des communes a adopté une motion du Bloc Québécois reconnaissant que le Québec se définit en tant que nation dont la langue commune et officielle est le français, geste qui doit se traduire par un transfert accru des pouvoirs et responsabilités en matière d’immigration et d’intégration vers la nation québécoise.
« Le parlement fédéral s’est incliné : malgré le refus de soutenir la motion de 10 députés libéraux québécois, 281 élus de la Chambre des communes ont reconnu que Québec est une nation française. Ce constat doit avoir un sens, une portée. La nation québécoise est non seulement plus apte, mais aussi la seule qui puisse déployer légitimement les outils nécessaires pour s’y intégrer. Notre vision de l’immigration en est une de véritable accueil, généreux, des nouveaux arrivants. Nous souhaitons accueillir en eux des familles de Québécois qui participeront à nos débats de société, enrichiront notre culture, atteindront leur plein potentiel et le mettront à contribution pour leur propre avenir, mais aussi celui du Québec entier. La clé pour y arriver est la connaissance du français. Il est donc du devoir même de la société d’accueil d’offrir aux nouveaux Québécois cet outil essentiel pour vivre le rêve québécois. Ainsi, le Bloc Québécois appuie la volonté de Québec d’être maître d’œuvre en matière de regroupement familial, de sorte que l’État québécois puisse établir des critères de connaissance de notre langue commune et officielle. Le Bloc Québécois va toutefois plus loin et propose un éventail de mesures pour faciliter une intégration harmonieuse, efficace et respectueuse pour les nouveaux arrivants », a déclaré M. Blanchet.
En matière d’intégration réussie des nouveaux arrivants, le Bloc Québécois propose de :
- Rapatrier la gestion de la catégorie d’immigrants « Regroupement familial » afin d’en confier la pleine gestion au Québec, comme le demande Québec;
- Rapatrier le Programme de travailleurs étrangers temporaires afin qu’il serve mieux les besoins du marché du travail en difficulté, comme le demande aussi le Québec;
- Faire de la connaissance suffisante du français une condition pour obtenir la citoyenneté à partir du Québec avec, à nouveau, le dépôt d’un projet de loi;
- Libérer le Québec de l’idéologie multiculturaliste du Canada en le soustrayant à l’application de la loi canadienne en la matière, afin de permettre au Québec de choisir son propre modèle d’accueil et d’intégration;
- S’assurer que le fédéral cesse de refuser massivement des visas temporaires aux étudiants francophones souhaitant suivre des formations au Québec, en pleine pénurie de main-d’œuvre et alors que le français est en recul partout;
- Encourager les nouveaux arrivants à s’établir en région, à l’aide, par exemple, d’un crédit d’impôt;
- Mettre fin au laxisme nuisible pour le Québec à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en réinvestissant pour éliminer les délais fédéraux inacceptables dans le traitement des demandes de résidents permanents en provenance du Québec; informatiser la gestion des dossiers; mettre à jour des pratiques bureaucratiques archaïques; et mieux travailler en collaboration avec le Québec.
« La vision canadienne de l’accueil ne correspond pas aux intérêts de la nation québécoise. Le Canada ne semble pas souhaiter l’intégration des nouveaux arrivants, mais bien la perpétuation de grappes immigrantes qui, parfois, s’isolent sur les plans économique, culturel et linguistique. Le Québec veut au contraire multiplier les histoires de succès en matière d’immigration au coeur de la nation québécoise. Toutefois, tant que l’immigration sera une compétence partagée, nous talonnerons Ottawa pour que les nouveaux arrivants soient traités avec dignité, efficacité et respect de leurs droits et de la langue d’accueil au Québec », a conclu M. Blanchet.