Projet de loi 96 : Un projet de loi à reprendre

2021/10/13 | Par Charles Castonguay

Une nouvelle dynamique s’est instaurée au Québec. Le rapport de force entre le français et l’anglais ne cesse de se détériorer, aussi bien sur le plan de la langue maternelle que de la langue d’usage à la maison. Selon les projections de Statistique Canada, si rien de fondamental ne change, cette dynamique se prolongera dans un avenir prévisible. Autrement dit, l’anglicisation du Québec est en marche.

Cette anglicisation découle pour l’essentiel de la supériorité persistante de l’anglais comme langue d’assimilation. Le projet de loi 96 vise à faire du français la langue commune pour mettre fin à cette supériorité et stopper cette dynamique d’anglicisation. Il ne s’appuie cependant sur aucun ensemble de mesures contraignantes qui promettrait de réaliser effectivement la francisation de la langue de l’Administration et de la langue de travail qu’il propose, et encore moins d’atteindre son objectif global du français langue commune.

Mettre fin à la supériorité de l’anglais en matière d’assimilation exige que la part du français dans l’assimilation des allophones soit de 90 % et que l’assimilation nette des francophones à l’anglais soit nulle. Or, en 2016 la part en question n’était que de 55 % et l’anglicisation des francophones eux-mêmes était en plein essor, notamment sur l’île de Montréal. Par surcroît, la loi 101 n’a réussi qu’à augmenter la part du français dans l’assimilation des allophones de 10 points de pourcentage, tout au plus.

Il faut par conséquent bousculer en profondeur les attitudes et comportements actuels. Dans cette optique, étendre la loi 101 jusqu’au baccalauréat et rétablir le français comme unique langue d’affichage commercial représentent des mesures incontournables.

Pour consulter le mémoire, cliquez ici.

 Publicité : Livres d'André Binette et de Jean-Claude Germain
 Publicité : Livres d'André Binette et de Jean-Claude Germain https://lautjournal.info/vient-de-paraitre-1