Travailleurs étrangers temporaires : Ottawa doit s’attaquer aux délais

2021/10/22 | Par Bloc Québécois

Le Bloc Québécois demande au premier ministre Trudeau d’inclure spécifiquement au mandat du prochain ministre de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) la responsabilité de réduire les délais de traitement des dossiers d’immigration pour les travailleurs étrangers temporaires.

Les élus bloquistes dénoncent du même coup la désorganisation du ministère qui peine à s’adapter aux nouvelles réalités de l’emploi et de l’immigration au Québec et au Canada. Ils déplorent également que la situation mette en péril la reprise économique et, particulièrement, la viabilité des entreprises agricoles et agroalimentaires. Des 84 215 travailleurs étrangers temporaires qui sont venu au Canada en 2020, plus de 20 000 sont arrivés au Québec. Or, non seulement le processus est complexe et les démarches coûteuses, mais les entreprises doivent faire face à des délais de traitement inacceptables de la part du ministère de l’immigration fédéral.

« Le programme par le biais duquel les entreprises peuvent accueillir des travailleurs étrangers est inutilement compliqué et implique deux ministères fédéraux qui ne communiquent ni entre eux, ni avec le gouvernement du Québec avec qui le fédéral doit arrimer ces politiques. Ce ministère est tout simplement mal organisé. La personne qui sera responsable de l’immigration devra impérativement être assignée à régler le problème rapidement pour ensuite céder le dossier de l’immigration à Québec », affirme Alexis Brunelle-Duceppe. Il rappelle que le gouvernement du Québec réclame que le fédéral lui cède la gestion de plusieurs volets en matière d’immigration, dont le programme des travailleurs étrangers temporaires.

Les étapes pour obtenir la permission d’accueillir un travailleur étranger sont nombreuses, mais une fois tous les documents remis et les attestations données, notamment par le gouvernement du Québec et le Ministère d’Emploi et Développement social Canada, c’est au ministère fédéral de l’immigration (IRCC) de prendre la décision finale.

« C’est à l’IRCC que ça s’embourbe. En effet, bien que les entreprises aient fait tout ce qu’il fallait, de nombreux travailleurs étrangers ainsi que les entreprises voulant les embaucher attendent plusieurs semaines le traitement de leurs dossiers par le fédéral. Il y a des dossiers qui s’empilent quelque part. Il est plus que temps qu’on améliore le processus, tant pour les travailleuses et les travailleurs que pour les entrepreneurs », affirme Louise Chabot.

David Lemire de la Ferme horticole Gagnon à Pointe-du-Lac et président de l'Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec (APFFQ) affirme : «Encore cette année, 20% de nos travailleurs sont arrivés avec un ou même deux mois de retard, malgré le fait que nous ayons fait nos demandes huit mois à l'avance, c’est inadmissible.»

« Nous recevons régulièrement des appels de producteurs agricoles qui doivent composer avec de très longs délais de traitement lorsqu’ils déposent des demandes pour recourir à des travailleurs étrangers temporaires devant venir leur prêter main-forte. Malheureusement, il n’est pas rare que malgré le temps et l’argent investis dans la démarche, ils se butent à des refus à répétition », déplore Yves Perron. C’est le cas notamment de Josée Isabelle et de son conjoint, propriétaires d’une ferme laitière à Saint-Léon-Le-Grand. Puisqu’il est important pour eux de pouvoir s’adresser à leurs travailleurs en français, ils ont tenté de faire venir des Sénégalais. « Nous sommes vieillissants, sans relève, et nous n’avons présentement qu’un seul employé. Nous avons du travail pour cinq personnes à temps plein et nous ne sommes que trois », explique Madame Isabelle. Malgré tous les documents fournis, le couple d’entrepreneurs agricoles s’est encore fait répondre dernièrement que le ministère considère incertain le retour de leur candidat dans son pays d’origine à la fin de son contrat de 24 mois.

« C’est une situation déplorable qui a de lourdes répercussions pour nos entrepreneurs et notre industrie agricole. Il faut impérativement y remédier dans de brefs délais », conclut Yves Perron.

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