Mathieu Bock-Côté piqué au vif

Dans son édition du dimanche 31 octobre, le Journal de Montréal annonce en page frontispice une nouvelle chronique (une autre !) hebdomadaire de Mathieu Bock-Côté, « en direct de Paris », qui portera sur l’actualité française.

Dans sa première chronique consacrée au « phénomène Zemmour », MBC fait l’éloge de son idole. En référence de toute évidence à mon article, diffusé sur Internet la semaine précédente, il dénonce « ses détracteurs » qui « à coups de citations tronquées » s’emploient à le présenter « comme un disciple du maréchal Pétain et à l’associer à l’extrême-droite ».

La veille, dans sa chronique hebdomadaire dans le journal français Le Figaro, il est revenu sur l’association de Zemmour avec Pétain, en reconnaissant que « la figure du maréchal Pétain est au cœur de l’élection présidentielle ». Ne pouvant se contenter de l’élaguer en plaidant les « citations » devenues « déformées », il invite plutôt les Français à ne pas « revivre le traumatisme de 1940 », car « tout cela lasse, tellement cette rhétorique est fausse et usée ».

Il ne s’agit pas, bien entendu, de « bannir la référence à l’histoire », mais d’en « faire un usage subtil ». Dans cette perspective, il propose plutôt – remarquer la « subtilité » – de se référer à la « question algérienne », car « la question de l’immigration pourrait être à la Ve République ce que la question algérienne a été à IVe ».

Avec Zemmour, il soutient que « l’immigration massive est la grande question du présent, d’autant qu’elle entraîne une mutation démographique condamnant le peuple historique français à devenir progressivement minoritaire chez lui ». C’est la théorie du « grand remplacement ». Il y aurait en France une « partition ethnique » du territoire qui « enclenche une dynamique de racialisation des rapports sociaux ». Un bel euphémisme pour « guerre civile », que Zemmour et MBC ne manquent pas d’utiliser à l’occasion. Alors, plutôt que de revivre 1940, revivons 1960 et prenons notre revanche sur les peuples maghrébins !

Ces propos sont à mettre en lien avec une déclaration laissant planer la menace d’un coup d’État, signée par 20 généraux et plus d’un millier d’autres militaires dans l’hebdomadaire d’extrême-droite Valeurs actuelles le 21 avril 2021. Ils s’en prenaient à un « certain antiracisme » qui, selon eux, menait à la « guerre raciale ». Ils dénonçaient « l’islamisme et les hordes de banlieue » qui transformaient « le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution ». Ils exhortaient le président Macron à protéger « nos valeurs civilisationnelles » en agitant le spectre d’une « guerre civile » pour « mettre un terme à ce chaos croissant ».

Dans sa chronique québécoise, l’éditeur a placé en exergue l’extrait suivant de l’article de MBC : « On aurait beau chercher, Éric Zemmour ne se compare à aucun homme politique québécois. »

Mais, pourrions-nous ajouter, arrêtons de chercher ! Il y en a un qui en « toute humilité » est prêt à combler nos attentes : MBC lui-même ! Et il a déjà son agent électoral : PKP !

 
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