La voiture électrique individuelle : une escroquerie gigantesque

2021/11/12 | Par Guy Roy

Il n’y a pas d’un complot proprement dit comme on l’entend ordinairement chez les fabulateurs, mais il y a certainement une étrange soumission, presque religieuse, à l’impératif du véhicule individuel qui voudrait voir dans l’électrification des automobiles une solution au réchauffement climatique. C’est le grand malentendu sur les progrès technologiques qui ne viendra pas à bout de la congestion et de l’étalement urbain au moyen des autoroutes.

Glasgow aura été le Sommet de l’entente sur les législations abolissant les véhicules à essence au service des grands constructeurs automobiles. Quelle unanimité de vue entre les États alors que la science actuelle, qui devrait présider aux décisions sur la mobilité, est exclue de toute considération sur la congestion, problème immédiat et source de mécontentement ! En effet le génie civil appliqué à la mobilité durable dans les villes garde l’objectif de réduire les véhicules individuels et non de les électrifier.

On le sait maintenant la banlieue, avec son confort familial, a été favorisée par l’automobile. Et quand les familles s’y sont installées, on leur a offert le minivan comme bien collectif. Mais avec la pandémie se sont répandues les commandes de l’épicerie et sa livraison à la porte du foyer. Le commerce en ligne favorise maintenant cette livraison commune à l’adresse du domicile pour toute sorte de produits achetés par ordinateur ou par téléphone. A-t-on réellement besoin pour consommer d’un véhicule individuel ? Pour les achats du soir en petites quantités au « centre de distribution » que deviendra l’épicerie, une navette de quartier fréquente ne ferait-elle pas l’affaire ? Pour la livraison, un « van », électrifié celui-là, n’est-il pas l’idéal?

C’est en envisageant ces transformations dans les habitudes de vie et de consommations des banlieusards que je me rends compte de l’escroquerie gigantesque que constitue la voiture électrique individuelle comme moyen de lutter contre les changements climatiques. En fait l’entente de législation sur la disparition des véhicules à essence est une immense opération de sauvetage de l’industrie automobile dont la publicité ne cesse de nous vendre les futiles avantages en nous cachant le gros des inconvénients.    

La pollution (de la mine à la chaine de montage), l’étalement urbain, la congestion, les accidents mortelles, l’isolement et la rage au volant, le fréquent passage à la pompe, le gaspillage des vastes constructions robotisées… L’individualisme consommé de son propre véhicule a fait son temps et les grandes compagnies automobiles, ayant révolutionné un mode vie, sont maintenant passée, avec le plus large soutien des États et des politiques à leur tête, du côté de la réaction et de la régression urbaine. Comme le cheval elles devront rétrécir leur champ d’application aux courses ou aux collectionneurs ou disparaitre tout simplement.

Sans ces subventions outrancières et gaspilleuses des États voués à la défense du capitalisme, le passage à une mobilité durable et rationnelle se ferait sans les véhicules individuels tel qu’on le connait. Des politiques fondées sur la science véritable et les avancées du génie civil favoriseraient la mobilité pour ce qu’elle a de durable et non les profits rapides des transnationales du transport individuel.

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