Le non-renouvellement de l’air ambiant dans les salles de cours est un réel problème de santé publique, comme l’ont révélé aux autorités les risques de propagation du virus SRAS-CoV-2, estimés indirectement par la mesure du dioxyde de carbone (CO2) dans l’air. Mais les problèmes de CO2 dans nos écoles ne datent pas d’hier!
On ne peut avoir autant de personnes aussi longtemps dans des classes ou des bâtiments fermés, remplis à pleine capacité et à 56% vétustes sans que le CO2 monte rapidement à des niveaux stratosphériques! Des mesures récentes ont d’ailleurs montré que dans 75% des classes visitées, les taux de CO2 dépassaient le niveau acceptable de 700 à 800 ppm, alors que, dans certaines classes, les taux ont monté à plus de 2 100 ppm, voire même 2 600 ppm.
Alors que les liens avec la COVID-19 sont indirects, les niveaux de CO2 ont des effets directs sur la santé des populations; respirer de l’air avec une forte concentration en CO2 augmente le niveau de CO2 dans le sang, réduit la quantité d’oxygène atteignant le cerveau et peut accentuer l’endormissement, l’anxiété et altérer les facultés cognitives.
Précédée par une étude parue trois ans plus tôt, une étude publiée en 2015 par la Harvard School of Public Health, qui fait figure d’autorité dans le domaine de la santé publique, a confirmé que le CO2 a un impact direct et négatif sur la capacité cognitive et la prise de décision humaines. Ces effets ont été observés à des niveaux de CO2 auxquels la majorité de la population, y compris les enfants, est couramment exposée dans les salles de classe, les bureaux, les maisons, les avions et les voitures.
Il n’y a qu’un pas à franchir pour avancer qu’en maintenant nos enfants dans des classes saturés en CO2, on leur impose des conditions d’apprentissage défavorables, qui, de surcroît, compliquent le travail du personnel enseignant.
Alors que les climatologues s’inquiètent d’une hausse de quelques ppm des niveaux de CO2 (maintenant rendus à 420 ppm) sur le climat de la planète et l’avenir de nos jeunes, on continue de tergiverser face à des niveaux de CO2 qui nuisent à la santé et au bien-être des enfants et du personnel œuvrant dans notre système d’éducation.
Il importe de prendre les mesures nécessaires qui permettront d’avoir des niveaux sains de CO2 dans l’air ambiant de nos salles de cours, non seulement pour limiter la propagation d’un virus, mais pour favoriser la capacité cognitive, l’apprentissage et la réussite de nos jeunes, et faciliter, voire valoriser, le travail du personnel enseignant chargé de cette importante mission.
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