Félicitations Pierre Dubuc pour tes textes sur l’Ukraine. Nous sommes à deux doigts d’étouffer dans l’unanimité la plus détestable, celle basée sur l’ignorance crasse. La chorale des bourgeoisies, des diversitaires, des spécialistes et des médias me donne des crampes.
Aucune mémoire, aucun sens de l’histoire, aucune empathie, aucune capacité de voir aussi les choses dans l’autre sens, rien que de l’ignorance, avec des universitaires et des chroniqueurs (restons polis) qui pratiquent la réduction ad hitlerum trois fois par jour.
Trudeau, les anarchistes de l’UQAM, le Pape, Martineau, Québec solidaire, les islamistes, tout le monde est du même bord. Ça fait pourtant quinze ans que John Mearsheimer (ou Stephen Cohen avant sa mort), pas exactement des gauchistes, disent que la politique d’expansion de l’OTAN est un scandale, qu’elle est basée sur le mépris de l’effort de reprise en mains des Russes, que les Américains ont préparé de longue main une autre war from behind dont les Ukrainiens, naïfs ou dopés, font maintenant seuls les frais et que la responsabilité morale de l’hécatombe retombera sur ceux qui l’ont préparée.
Rien à faire; tout le monde voulait étrangler le gros méchant loup dont la bien-pensance a besoin et tout le monde est content de l’avoir poussé dans ses derniers retranchements.
Nous sommes maintenant passés dans la nouveauté absolue : nos gouvernements condamnent, sans mise en accusation et sans procès (la lettre de cachet) des ressortissants russes réputés être favorables à Poutine, ou ses amis, ou ses enfants, ou des parlementaires russes.
Après les assassinats au drone, la présidence américaine donne l’exemple et se précipite plus avant dans le Brave New World : les gouvernements vertueux ont désormais le droit d’assassiner ou d’exproprier les méchants, où qu’ils se trouvent, pour n’importe quelle raison, y compris pour les punir de leurs sympathies politiques présumées. Et la vertu universelle applaudit.
Je n’ai pas encore reçu le livre de Marie-Élise Sarotte mais j’ai écouté deux conférences excellentes. Merci pour la référence. Sur l’Ukraine, l’aut’journal a sauvé l’honneur (s’il existe) des médias québécois.
PS. Rectificatif. Je viens de recevoir L'Action nationale où un texte de Michel Roche sur l’Ukraine fait montre d’un sens de l’histoire et d’un souci d’équilibre qui détonnent dans l’actuel concert de l’expansionnisme militaire.
