Marche du pain et des forêts

2022/05/17 | Par Monique Pauzé

L’autrice est députée du Bloc Québécois
 

Le 8 mai dernier, nous étions des milliers à profiter de la fête des Mères pour prendre d’assaut les rues de Québec dans l’espoir d’obtenir un avenir plus vert et plus équitable pour les générations futures. Répondant à l’appel de Mères au front et Ma place au travail lors de la marche Du pain et des forêts, des mères, des grands-mères, des pères et des gens plusieurs horizons parlaient à l’unisson afin de demander aux gouvernements du Québec et du Canada de prendre des décisions à la hauteur de la catastrophe climatique qui nous guette.

Il n’y a pas à dire, malgré tous les beaux discours des décideurs, la crise climatique s’accentue et cela effraye de plus en plus de gens qui se rendent compte de l’hypocrisie des gouvernements. « Les mères sont tannées d’être en colère en solitaire, donc on se regroupe pour être en colère ensemble. Ce qui nous relie, c’est l’amour et l’inquiétude qu’on a pour nos petits », indique Anaïs Barbeau-Lavalette, co-instigatrice du mouvement Mères au front.
 

Inquiétude et colère

Nous avons raison d’être inquiets et en colère. Le 6e rapport du GIEC, paru en avril dernier, est terrifiant. Il insiste sur l’urgence de la situation et sur l’importance de limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici 2050. Pour ce faire, cela nécessite des actions concrètes dès maintenant, sans quoi l’objectif sera inatteignable. Les auteurs mettent l’accent sur le fait que les émissions de GES doivent atteindre leurs sommets au plus tard en 2025 pour ensuite réduire et atteindre 43 % en 2030.

Nous savons depuis des décennies qu’il y a péril en la demeure et, à titre de députée fédérale pour le Bloc Québécois, je dois dire que le Canada, comme 4e producteur mondial de pétrole, a un rôle névralgique à jouer à ce chapitre. Plutôt que d’agir face au secteur des hydrocarbures déjà immensément riche, le gouvernement dit une chose à la population et, de l’autre côté, il prend l’argent des contribuables pour offrir de généreuses subventions en réponse aux demandes du lobby pétrogazier. Comment ne pas s’indigner, comment ne pas se mettre en colère ?

Si le président du GIEC mentionne qu’en prenant les bonnes décisions aujourd'hui, nous pouvons garantir un avenir viable aux générations futures et que nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement. Comment ne pas se mettre en colère devant l’approbation de Bay du Nord qui permettra de forer en mer ? Comment penser que le gouvernement s’attaque vraiment à la dégradation des écosystèmes ? Pour ma part, il n’est que rationnel d’entrevoir le pire de la part du Canada.

Le Plan de réduction des émissions, le premier en vertu de la Loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité, ne présente aucun plafond sur la production de pétrole et de gaz, pas plus que sur les émissions réelles de GES. Il ne ferme pas la porte aux subventions au secteur pétrogazier, mobilise des fonds publics pour une technologie immature, qui n’offre pas de résultats concrets et est extrêmement coûteuse : la capture, l’utilisation et le stockage de carbone (CUSC). Mathématiquement, dans ce plan, rien ne fonctionne. Comment, encore une fois, ne pas être en colère ?

J’ai toujours dit que la mobilisation citoyenne est nécessaire pour forcer la main des gouvernements. Je dis donc bravo à Mères au front et Ma place au travail et je vous laisse avec des citations qui, je l’espère, vous amèneront à descendre dans la rue et à marcher à nos côtés lors de la prochaine marche pour le climat.
 

Ils ont dit :

« Le réchauffement climatique est la menace la plus grave pour notre planète. » - António Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

« Les vrais radicaux dangereux sont les pays qui continuent d'accroître leur production d'énergies fossiles. » - António Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

« Ceux qui prétendent être des défenseurs de la réalité nous amènent en enfer ! » - António Guterres, secrétaire général des Nations-Unies.

« Si nous n’agissons pas aujourd’hui, il sera trop tard: nous ne pourrons plus limiter le

réchauffement de la planète à 1,5 °C. » - Jim Skea, coprésident du groupe de travail III du GIEC.

« Le changement climatique est l'aboutissement de plus d'un siècle de pratiques non

durables… Il faut revoir nos modes de vie, de consommation et de production. » - Hoesung Lee, président du GIEC.

« Nous nous trouvons à la croisée des chemins. En prenant les bonnes décisions aujourd'hui, nous pouvons garantir un avenir viable aux générations futures. » - Hoesung Lee, président du GIEC.

« Sans une réduction immédiate et radicale des émissions dans tous les secteurs, limiter la crise climatique sera impossible. »  - Jim Skea, coprésident du groupe de travail III du GIEC.

« Faire la paix avec la nature est la tâche déterminante du 21e siècle. » - António Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

« Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement. » - Hoesung Lee, président du GIEC.

« Investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est une folie morale et économique. » - António Guterres, secrétaire général des Nations Unies.

« Vous êtes prisonnier d'un système de civilisation qui vous pousse plus ou moins à détruire le monde pour survivre. » - Daniel Quinn.

« Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. » - Antoine de Saint-Exupéry.

« J’investirais bien mon argent dans le soleil et l’énergie solaire. Quelle source d’énergie ! J’espère que nous n’allons pas devoir attendre la fin du pétrole et du charbon avant de nous y attaquer. » - Thomas Edison, 1931.