Pour préserver les orignaux dans la Réserve faunique La Vérendrye

2022/11/04 | Par Comité Anishnabe de l'orignal

Une étude indépendante a révélé que les populations d'orignaux de la Réserve faunique La Vérendrye sont en déclin en raison de la chasse sportive et de la déforestation. L'étude a été menée par le Comité Anishnabe de l'orignal, une équipe communautaire anishnabe sur les terres desquelles se trouve la réserve faunique.

Le rapport sera rendu public le vendredi 4 novembre à 16 heures lors d'un événement simultané sur Zoom et en direct à Montréal.

Pour protéger les orignaux, le comité demande la prolongation du moratoire actuel sur la chasse sportive dans La Vérendrye, ainsi que l'arrêt de l'exploitation forestière. Ils exhortent le gouvernement du Québec, qui prépare actuellement une décision sur la chasse sportive dans le parc, à respecter la gouvernance traditionnelle des Anishnabeg et leur droit de déterminer comment protéger l'orignal dans leurs territoires non cédés.

L'étude a comporté des ateliers et des enquêtes approfondies dans neuf communautés anishnabes de la région. Des aînés, des chasseurs et des gardiens du savoir ont partagé leurs observations et leur expertise sur les raisons du déclin du nombre d'orignaux.

« Les orignaux souffrent à cause du colonialisme », peut-on lire dans le rapport. « Les orignaux sont menacés par une mauvaise gestion de la chasse sportive et ils sont chassés de façon excessive par les chasseurs sportifs dans La Verendrye et dans les régions environnantes sur le territoire des Anishnabeg », peut-on lire.

Parmi les causes identifiées dans l'étude, citons la surabondance de chasseurs sportifs, les règlements de chasse problématiques qui permettent une surchasse des femelles orignaux, le braconnage et le gaspillage, ainsi que les stratégies de chasse de haute technologie utilisées par les chasseurs sportifs.

L'étude examine également les effets de l'exploitation forestière sur l'orignal, notamment la perte et la fragmentation de l'habitat. L'exploitation forestière exacerbe également les infestations de tiques, qui font de plus en plus de ravages dans les populations d'orignaux en raison des changements climatiques. L'étude a également révélé que la discrimination à l'égard des peuples autochtones a un impact sur leur capacité à chasser l'orignal.

Les Anishnabeg prennent soin de l'orignal depuis des milliers d'années et comptent sur lui pour se nourrir sainement, se vêtir et participer à des cérémonies. En 1950, le gouvernement du Québec a créé le Parc faunique La Vérendrye sur les terres traditionnelles non cédées du peuple anishnabe. Depuis lors, explique l'étude, le Québec a rompu de nombreux accords avec le peuple anishnabe, notamment en ce qui concerne la chasse et l'exploitation forestière. Cela a entraîné la baisse importante du nombre d'orignaux observée dans l'étude.

Pour protéger l'orignal, le comité encourage une approche souveraine sur leurs territoires. En plus du moratoire sur la chasse sportive et sur l'exploitation forestière dans le parc, le rapport souligne la nécessité d'un plan de gestion de l'orignal dirigé par les Anishnabeg. « Un plan de gestion de l'orignal doit être guidé par nos propres communautés, fondé sur nos propres connaissances et sur nos relations avec les orignaux », indique l'étude.