Permis d’études pour les Africains

2022/11/09 | Par Anne Michèle Meggs

Encore une fois, les dirigeants des cégeps en région sonnent l’alarme concernant le refus des demandes de permis d’études pour de jeunes Africains francophones inscrits dans les programmes de leurs établissements. Cela dure depuis plus de trois ans et touche également les établissements francophones postsecondaires hors Québec. Le Bloc québécois fait ce qu’il peut à Ottawa pour faire bouger le gouvernement canadien sur le sujet, mais on n’entend jamais parler d’une intervention de la part du gouvernement du Québec.

Ces jeunes ont respecté tous les critères d’admission des établissements québécois concernés, sont prêts à payer des frais beaucoup plus élevés que les jeunes du Québec et ont obtenu un Certificat d’acceptation du Québec délivré par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, ce qui couvre les conditions liées à la capacité financière. De quel droit, le gouvernement canadien refuse-t-il de délivrer le permis d’études ? Et puisque ces jeunes répondent à tous les critères établis par les institutions québécoises, pourquoi le gouvernement du Québec n’est-il pas à l’avant-scène pour défendre les droits de ces jeunes et exiger des explications de la part du ministre canadien de l’Immigration, M. Fraser ?

Il s’agit de jeunes francophones voulant s’établir en région. Leur présence y assure l’avenir de plusieurs programmes collégiaux. Ils pourront même travailler pendant leurs études, puisqu’il y a pénurie de main-d’oeuvre. Les communautés en région sont prêtes à les accueillir. Il semblerait donc qu’elles ont déterminé qu’elles ont la « capacité d’accueil » nécessaire.

Ces jeunes respectent toutes les conditions évoquées par le gouvernement comme immigration idéale. Mais ce n’est pas qu’une question d’immigration. Ce sera un bon premier dossier non seulement pour la nouvelle ministre du MIFI, mais aussi pour le ministre de l’Enseignement supérieur et le ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne.

Veut-on plus de pouvoirs en immigration ? Il faut commencer à montrer exactement de quels pouvoirs on parle.