Il y a quelque chose de cynique et de révoltant dans le fait de voir les plus grandes puissances militaires du monde réunies à Hiroshima pour parler de préparatifs de guerre.
D’une certaine manière, cet immense paradoxe représente une insulte à la mémoire de toutes les victimes de la bombe nucléaire américaine du 6 août 1945, geste d’agression militaire incommensurable et inoubliable dont les États-Unis ne se sont jamais excusés.
Ce sommet des pays riches, dont les membres de l’OTAN, se voulait une opération de racolage de nouveaux partenaires et de concertation afin de poursuivre leur course aux armements et à la destruction du monde. Un tel étalage d’une bonne entente factice se révèle, à sa face même, une insulte à tous et toutes les hibakushas (les survivants de ce bombardement insensé) qui luttent inlassablement pour l’abolition des armes nucléaires et pour la paix depuis 1945. Leur lutte reste sans suite. Les États-Unis et leurs alliés n’ont que faire de cette opposition plus que pertinentes des victimes de la bombe nucléaire, mais avant tout de la folie guerrière qui anime les grandes puissances économiques. On les ignore, tout simplement, cruellement, avec arrogance. On se contente de déposer des gerbes de fleurs au pied d’un monument sans oser dire : plus jamais d’Hiroshima!
Sans gêne et sans honte, on maintient la cadence de la production d’armes au nom de nos valeurs, de notre démocratie et de notre liberté, scande-t-on en chœur sur toutes les tribunes. En réalité, on guerroie pour promouvoir et défendre les intérêts économiques des grandes sociétés transnationales qui coïncident, par hasard, avec les intérêts des États producteurs d’armes. Les actionnaires soupirent d’aise, car ils reçoivent une écoute active dans les couloirs des parlements et le monde change à leur avantage.
Curieusement, le président de l’Ukraine, invité spécial, a déclaré voir un parallèle entre la destruction d’Hiroshima et celle de Bakhmout… Malgré tout, ses alliés dans la guerre continuent à promouvoir la guerre au lieu de la paix.
Hiroshima aurait pu leur inspirer des réflexions pacifistes, mais la vie continue, business as usual, les destructions et les morts ne semblent que des peccadilles, des accidents de parcours sans grande importance. Seule la victoire compte et tous les moyens sont bons pour y arriver.
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