Une campagne malicieuse et diffamatoire contre L’aut’journal

2023/10/11 | Par Pierre Dubuc

Sur les réseaux sociaux, la blogueuse Judith Lefebvre, qui est également chroniqueuse sur le site Internet Pivot, a lancé une campagne malicieuse et diffamatoire contre L’aut’journal sous le titre « Les nationalistes ne sont pas nos allié.es, peut-être qu’on peut encore sauver les syndicats ».

Elle demande aux membres des organisations syndicales qui achètent de la publicité dans les pages de la version papier de L’aut’journal d’intervenir auprès de leurs directions syndicales pour qu’elles mettent fin à ce soutien.

Judith Lefebvre motive son appel au boycottage par les liens formels qui existeraient – ce qui n’est pas le cas – entre l’organisme Pour les droits des femmes (PDF-Québec) et L’aut’journal en citant la publication du livre de Me Christiane Pelchat, rédigé avec la collaboration de Marie-Claude Girard, La laïcité de l’État, socle du droit des femmes à l’égalité, préfacé par Pauline Marois. Le livre a été publié au mois d’août 2023 par Les Éditions du Renouveau québécois, la maison d’édition de L’aut’journal.

Sur son blogue, elle reproduit la page couverture du livre et cet extrait de la 4e de couverture :

« Me Christiane Pelchat est l’avocate mandatée par le groupe féministe Pour le droit des femmes du Québec (PDF Québec) pour plaider devant les tribunaux que la Loi sur la laïcité de l'État protège le droit des femmes à l’égalité. Elle y a défendu la thèse développée, sous sa présidence, par le Conseil du statut de la femme voulant que le droit à l’égalité des femmes soit une limite raisonnable à la liberté de religion. »

Nous précisons que le livre est un résumé de l’argumentaire déposé devant la Cour supérieure de Montréal en 2019 ainsi que la déclaration d’appel du jugement de la Cour supérieure devant la Cour d’appel du Québec en 2021-2022. Il comprend aussi le rapport de la regrettée Yolande Geadah, dont l’expertise a été reconnue par la Cour, et des déclarations sous serment de parents en faveur de la loi 21 soumises à la Cour supérieure.

Me Christiane Pelchat a été députée de la circonscription de Vachon à l’Assemblée nationale du Québec, de 1985 à 1994, sous la bannière du Parti libéral du Québec. Elle a été présidente du Conseil du statut de la femme du Québec, de décembre 2006 à août 2011, et déléguée générale du Québec à Mexico, d’août 2011 à août 2014.

Marie-Claude Girard est retraitée du gouvernement fédéral. Elle a travaillé neuf ans à la Commission canadienne des droits de la personne, à titre de directrice des vérifications d’équité en matière d’emploi, et deux ans au ministère des Femmes et de l’Égalité des genres.

Parmi la soixantaine de personnes qui ont assisté au lancement de l’ouvrage, le 19 septembre dernier, on notait la présence de juristes renommés, de l’ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget, en plus de l’ex-première ministre Mme Pauline Marois.

Nous sommes bien loin du brûlot nationaliste et raciste, qui justifierait aux yeux de Judith Lefebvre son appel « à couper les vivres » à L’aut’journal.
 

La complicité de Pivot

Sur le site de Pivot, Judith Lefebvre est présentée comme une militante transféministe et queer. En date du 5 octobre, on dénombre 20 chroniques sous son nom.

Pivot est le pendant québécois du site canadien-anglais Ricochet fondé en 2014. À l’origine, Ricochet était décliné en deux éditions indépendantes, francophone et anglophone, basées respectivement à Montréal et à Vancouver. À l’été 2021, Ricochet francophone est invité à se joindre au média canadien d’enquête Press Progress ainsi qu’au média Majeur et les trois formeront le média Pivot. Ce dernier nous informe alors que Ricochet anglophone continuera d’exister, et que les deux poursuivront leur collaboration.

Les chroniques de Judith Lefebvre portent principalement sur ce qu’elle définit comme la communauté 2SLGBTQIA+, mais il lui arrive également de s’en prendre à la nation québécoise.

Dans une chronique intitulée, Il faut guérir de la nation (23 juin 2023), Judith Lefebvre écrit que « l’idée même de nation est une abstraction incompatible avec la vie réelle. Il est impossible de maintenir les institutions et les croyances, les traditions et les symboles du passé d’un territoire comme le nôtre sans faire offense à sa population actuelle ».

Ses attaques contre les nationalistes s’étendent jusqu’à comprendre Québec solidaire. Dans cette chronique, elle reproche à QS d’avoir appuyé le projet de loi 96 sur la langue et elle s’en prend au député Alexandre Leduc de Québec solidaire pour avoir publié une photo de la scène principale du Conseil national du parti accompagnée de la mention : « Il faut le dire, le fleurdelisé est un beau drapeau ». Elle commente ainsi ses propos : « Ce n’est évidemment pas un commentaire esthétique, mais du dogwhistling cheap pour nous rappeler qu’on est le plus meilleur pays du monde, ou du moins un pas pire beau pays, ou en tout cas un joli presque pays. »

L’aut’journal n’est ni raciste ni islamophobe ni transphobe

Dans une chronique du 27 septembre 2023, intitulée Les faux alliés. Où sont les syndicats?, elle reprend son appel à « couper les vivres » à L’aut’journal avec un renvoi à son blogue avec ce commentaire : « Comme je le pointais récemment, certaines organisations syndicales supportent même financièrement un média proche du mouvement anti-trans et aussi bien connu pour son islamophobie. »

Puis, elle qualifie L’aut’journal de « journal raciste et transphobe », comme en témoigne le paragraphe suivant :

« Jusqu’à preuve du contraire, je refuse d’y voir un appui explicite des syndicats à ces idées haineuses. C’est plutôt le signe d’une ignorance, voire d’un désintérêt pour les luttes 2SLGBTQIA+, au-delà des slogans creux et des campagnes de sensibilisation. Mais ce n’est pas anodin de voir leurs logos à pleines pages dans un journal raciste et transphobe. »

Traiter un journal de « raciste », d’« islamophobe » et de « transphobe » est une accusation extrêmement grave, surtout lorsqu’on ne cite aucun article qui justifierait ce qualificatif, qu’on n’apporte aucune preuve de ce qu’on avance. L’aut’journal n’est ni raciste ni islamophobe ni transphobe.

Une telle campagne malicieuse et diffamatoire entache la réputation de L’aut’journal auprès des syndicats qui le soutiennent et des autres syndicats, mais également auprès de ses abonnés, son lectorat et la population du Québec. La campagne pour « couper les vivres » à L’aut’journal a potentiellement de lourdes conséquences réputationnelles et financières.
 

Rétractation exigée

Nous exigeons donc que Judith Lefebvre s’excuse, se rétracte formellement, retire son appel à « couper les vivres » à L’aut’journal et fasse parvenir excuses et rétractation à tous les syndicats qui appuient financièrement L’aut’journal et à toutes les personnes, organismes et syndicats auxquels elle a transmis son appel.

Nous exigeons également que le site Pivot s’excuse, se dissocie publiquement des propos de sa chroniqueuse et supprime sur son site les propos diffamatoires de Mme Lefebvre et publie cette lettre.

Pierre Dubuc
Directeur-fondateur et rédacteur en chef de L’aut’journal et président de l’OSBL Les Éditions du Renouveau québécois.