Les membres du Collectif de Québec pour la paix tiennent à témoigner de leur solidarité avec les victimes civiles palestiniennes et israéliennes ainsi que leurs proches. Toute attaque contre des civils est un crime de guerre et doit être dénoncée.
À court terme, nous réclamons d’établir un cessez-le-feu et reprendre les négociations pour la paix, ce qui inclut la libération des prisonniers politiques palestiniens en Israël et israéliens en Palestine. L’eau, le gaz et l’électricité doivent être rétablis à Gaza, comme le réclame l’ONU. Cette punition collective est un crime de guerre qui génère une grave crise humanitaire et l’aide internationale doit être acheminée immédiatement à Gaza. En déclarant le lundi 9 octobre «J'ai ordonné un siège complet de Gaza. Nous combattons les animaux humains et agissons en conséquence», Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, ouvre la porte à des pratiques génocidaires. L’attaque aérienne d’un hôpital survenue le 17 octobre, au cours duquel plus de 500 personnes ont été tuées en un seul coup, en est un exemple frappant. Rappelons que si les Palestiniens n’ont pas une armée régulière digne de ce nom, l’État israélien a l’une des armées les mieux équipées au monde.
Cette violence qui se répète depuis des décennies ne trouvera pas de fin tant que l’on n’aura pas réglé sa cause. La cause de cette violence répétée, c’est l’occupation illégale de la Palestine par Israël.
L’occupation, c’est Gaza, la plus grande prison à ciel ouvert dont on ne peut sortir depuis 16 ans. Plus de 2 millions de personnes y sont emmurées, dont la moitié sont des enfants. Approcher le mur, c’est se faire tirer dessus. Prendre la mer, c’est aussi se faire tirer dessus. L’armée israélienne contrôle terre, mer et air, et agit de sorte qu’aucun avenir ne soit possible pour les habitants de Gaza. L’occupation, c’est aussi la Cisjordanie, incluant Jérusalem-Est, où des colons intégristes armés expulsent les populations arabes de leurs terres et leurs maisons pour s’y installer, le tout avec le soutien indéfectible de l’armée israélienne. C’est aussi voir son pays quadrillé par l’armée d’occupation qui établit des points de contrôle partout et limite ainsi fortement les déplacements des Palestiniens. L’occupation, c’est près de 5 000 prisonniers politiques palestiniens en Israël, dont 170 enfants. C’est aussi plus de 230 Palestiniens assassinés depuis le début de l’année avant les évènements survenus depuis le 7 octobre dernier. L’occupation de la Palestine est un acte de violence et la résistance à cette violence est légitime et doit être soutenue.
Contrairement à ce qui s’est passé en Afrique du Sud, le Canada et les puissances occidentales n’ont pas mis en place de boycott ni aucune pression pour aider à mettre fin à cet état d’apartheid. La légalité internationale doit être rétablie, notamment le respect des résolutions 194, 242 et 338 de l’ONU. Dans ce sens, nous appelons à la fin du blocus de Gaza, le démantèlement des colonies en Cisjordanie et le droit de retour des réfugiés palestiniens, qui constituent la plus grande population de réfugiés au monde, dans leur pays d’origine.
Enfin, nous condamnons le parti pris de la majorité des gouvernements occidentaux en faveur de la l’État israélien, la puissance occupante. Cette prise de position par nos gouvernements peut être interprétée comme un feu vert à poursuivre l’occupation en toute impunité et ainsi maintenir indéfiniment le cycle de violence. On ne peut non plus passer sous silence le mur médiatique et politique qui s’est dressé et qui ne tolère pas que l’on prenne en compte le point de vue du peuple qui vit sous occupation depuis des décennies. Un point de vue impartial, basé sur les faits vécus depuis 75 ans et sur le droit international, doit être adopté.
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