Le point sur Hydro-Québec

2024/04/05 | Par Gilles Gagné

Pour les Cahiers Société

À un moment où la surconsommation séculaire des ressources naturelles se révèle comme destruction de la nature, nous entrons dans une ère de contraction des bases matérielles de la croissance (et de la puissance) qui risque d’aviver toutes les rivalités, de réduire l’ouverture internationale des marchés et de soumettre les économies nationales à des stress inédits.

Dans cette nouvelle équation de refroidissement économique généralisé, l’énergie tend à devenir la mesure abstraite de toute chose et elle doit, pour cette raison, être l’objet premier de la lutte au gaspillage. L’hydro-électricité publique du Québec, qui a été une source de revenus, un facteur de développement économique, un instrument de démarchandisation et un motif de fierté collective, peut maintenant devenir l’outil principal d’une adaptation autonome, juste et créative, aux contraintes climatiques.

Mais il se trouve que l’urgence climatique donne l’impression d’avoir le dos large, jusqu’à devenir « occasion d’affaires » : ventes massives d’électricité aux décimateurs, tapis d’éoliennes en zones habitées, hydrogène vert pour verdir la fracturation, gestionnaires experts en privatisation, promesses de rentes à des municipalités exsangues à force de transferts de responsabilités, instrumentation de partenariats vertueux, filières industrielles désencastrées et raretés administrées, en quoi les éléments de la stratégie énergétique que le gouvernement propose aux citoyens (actionnaires d’Hydro-Québec) sont-ils pour eux une bonne affaire?  

Lors d’une rencontre publique tenue à l’Université Laval, nous avons demandé à Martine Ouellet de faire un peu le ménage dans cette avalanche de projets et de nous donner son avis quant à leur orientation d’ensemble. Comme on le verra dans ce qui suit, l’ex-ministre des Ressources naturelles sait de qui il retourne en ce domaine et on se prend à espérer qu’elle fasse école auprès des improvisateurs qui l’ont remplacée.

Pour voir l’entrevue, cliquez ici.