L’auteur est membre de Climat Québec
Le programme PAFI, vous connaissez? PAFI pour programme d'aide financière à l'investissement. C'est ce fameux programme de réduction de 20% du tarif L offert aux grandes entreprises qui font de l'investissement. Instauré sous les libéraux en 2016, ce programme a pris son essor sous les caquistes. Au 31 mars 2023, on en était à 907 millions $ donnés aux entreprises à partir des dividendes versés par Hydro-Québec.
On a surtout entendu parler du PAFI dans la deuxième partie de 2023 à partir du moment où les caquistes ont annoncé sa fin pour le 31 décembre de la même année. Suite à cette annonce, les entreprises se sont garrochées. À l’heure où ces lignes sont écrites, le dernier chiffre disponible se rapporte à la période financière 2022-2023 et fait état de subventions pour un total de 179 millions $ correspondant à 32 demandes.
Suite à des demandes d'information au ministère des Finances au nom de Climat Québec, j’ai appris qu'à la fin de juin dernier, six mois après la fin du programme, il y avait encore 68 demandes à traiter. Comme quoi le ministère est carrément débordé par la demande.
La prochaine information sur ce programme sortira cet automne avec la publication du rapport annuel 2023-2024 couvrant l’année financière se terminant le 31 mars 2024. On peut déjà anticiper une augmentation importante des subventions, mais il est permis de penser que ce sera encore pire l'an prochain si les 68 demandes sont traitées puisqu'elles s'ajouteront à celles traitées entre le 1er avril et le début de l'été.
Une simple règle de trois permet de prévoir des subventions approchant le demi-milliard $ pour l'exercice financier 2024-2025, et ce, sans tenir compte du fait que ces subventions durent de quatre à huit ans. Elles s'accumulent donc. Tout est en place pour un dérapage.
À l'heure où le processus de privatisation d'Hydro-Québec s'accélère avec le projet de loi 69, les mauvaises nouvelles concernant la situation d'Hydro-Québec se multiplient. Ces subventions tirées directement des dividendes versés par Hydro-Québec ne manquent pas de grever sa capacité financière. Tout ça est du pain bénit pour les propagandistes de la privatisation. Pierre Fitzgibbon a bien placé ses pions avant de se sauver en courant.
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