L’auteur est président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a critiqué les syndicats, plus tôt cette semaine, argumentant qu’ils n’en font pas assez pour renverser la tendance et valoriser l’éducation de même que pour amener les jeunes à choisir des carrières en éducation.
Alors nous le prenons ici au mot. Travailler dans le réseau de l’éducation, c’est prendre part activement à l’avenir du Québec. Tout un chacun, toutes catégories de personnel confondues, participe au développement, à l’accomplissement et à la réussite des jeunes. Il s’agit là d’un projet collectif hautement stimulant et mobilisateur. Nous en sommes profondément convaincus, tout comme celles et ceux qui choisissent l’éducation comme milieu de travail.
Nous souhaitons d’ailleurs que les jeunes, et les moins jeunes aussi, soient de plus en plus nombreux à faire ce choix. Personnel enseignant, de soutien scolaire et professionnels de l’éducation, les choix de carrière ne manquent pas. Et nous sommes assurément les mieux placés pour savoir qu’une grande partie de la solution aux maux qui grugent notre réseau, c’est de réussir à attirer plus de monde pour y travailler.
Cela dit, attention! Quand le ministre impute aux syndicats la responsabilité des difficultés de recrutement en raison d’un discours qu’il qualifie de négatif, c’est assez réducteur. Le ministre aborde la situation en omettant notre rôle comme organisation syndicale, parce que ça l’arrange bien. Soyons clairs : protéger les conditions de travail du personnel de l’éducation et les améliorer, ce n’est pas négatif. Au contraire, c’est la première étape pour attirer et retenir du personnel.
Maintenant, et je l’ai dit à plusieurs reprises et sur de nombreuses tribunes publiques (ce que le ministre semble oublier), la dernière négociation a donné une impulsion nouvelle qu’il faut absolument mettre à profit pour la suite.
Faire de l’éducation une véritable priorité nationale, c’est à la fois un choix politique et un choix de société. Et, à ce chapitre, nous répondrons évidemment toujours présents.
Les récriminations du ministre à l’endroit des syndicats quant à la valorisation sont assez ironiques, parce que c’est pourtant clairement dans notre ADN. Nos fédérations mènent toutes des campagnes grand public pour sensibiliser la population aux réalités des différentes professions et catégories d’emplois du réseau. Elles sont aussi actives en matière de recrutement, notamment dans les foires et les salons d’emplois.
Nous continuerons de veiller à l’amélioration des conditions de travail, de participer activement à trouver et à proposer des solutions pour les différents enjeux qui affectent le quotidien du personnel qui œuvre dans notre réseau. Notre objectif est qu’elles et qu’ils soient de plus en plus nombreux à faire le choix de travailler auprès des jeunes et, surtout, à avoir les moyens de le faire.
C’est pour cette raison que la CSQ intervient dans l’espace public, n’en déplaise à ceux qui voudraient qu’il en soit autrement. D’ailleurs, si notre prise de parole dérange à ce point, c’est peut-être que, sur le fond, elle contribue à faire bouger les choses, lentement mais sûrement, dans l’intérêt commun. Parce que l’éducation, c’est le plus beau milieu de travail du monde.