Soutien scolaire : L’apathie de notre ministre de l’Éducation

2024/10/25 | Par Éric Pronovost

L’auteur est Président FPSS-CSQ
 

Lorsque nous parlons du personnel de soutien scolaire, le ministre de l’Éducation est totalement indifférent, insensible et fait preuve d’une grande inertie. En d’autres mots, il est totalement apathique.

Nous ne saurions vous en expliquer la raison, car sincèrement le personnel de soutien scolaire est assurément la solution à plusieurs problématiques vécues dans nos écoles.

Depuis un an et demi, nous lui avons fait plusieurs demandes de rencontres et d’invitations publiques, mais cela reste lettre morte. Monsieur Drainville ne parle de nous que lorsqu’un journaliste lui pose une question nous concernant et force une réaction aux chiffres que nous avançons, toujours la même histoire : c’est préoccupant.

En théorie, il est préoccupé. Dans les faits, il fait de l’aveuglement volontaire.

Notre bon ministre ne cesse de dire qu’il va dans les établissements scolaires pour prendre le pouls du terrain. Pourtant, ses visites se limitent aux écoles fraîchement rénovées ou non défavorisées. Je regrette, mais cela ne lui donne pas un portrait juste de la situation, bien au contraire, cela fausse la réalité.

Quand l’entendons-nous parler de la violence vécue par le personnel de soutien scolaire et qu’il va trouver des solutions à ce fléau? Avez-vous déjà vu une campagne de valorisation du personnel de soutien scolaire? Jamais! Pourtant, sans eux, aucune école ne peut fonctionner.

Malgré le fait que ces travailleuses et travailleurs de l’éducation soient ignorés par leur ministre, ils continuent d’être entièrement dévoués. Ils savent que leur présence dans l’école fait une différence positive auprès des élèves, des parents et de leurs collègues. Ils ont la vocation, même s’ils ne sont pas enseignantes et enseignants.

Mais, quand ils osent dénoncer qu’ils sont victimes de violence, qu’ils ont besoin d’être protégés par le ministre de l’Éducation, car ils ne se sentent pas en sécurité dans leur travail ou qu’ils ont besoin de plus de bras pour enfin effectuer correctement leurs tâches, il n’y a pas de réponse au numéro composé.

C’est franchement déplorable comme comportement. Nous avons des chiffres sur les démissions et la violence envers le personnel de soutien scolaire, tous obtenus par le biais de demandes d’accès à l’information auprès des centres de services scolaires et commissions scolaires du Québec. Nous avons aussi de nombreuses solutions à proposer, que ce soit pour contrer la violence dans les écoles, pour aider les élèves en difficulté d’adaptation et d’apprentissage (EHDAA) ou encore pour soulager la lourdeur de la tâche du personnel enseignant, mais le ministre refuse de discuter avec nous.

Nous ne lui demandons pas de sortir fanfares et trompettes, ni de dérouler le tapis rouge, mais minimalement d’avoir un peu de considération pour l’expertise du personnel de soutien scolaire et de développer une certaine sensibilité aux difficultés qu’il vit.

En terminant, vous avez l’obligation en tant que ministre de l’Éducation, tout comme les centres de services scolaires et commissions scolaires, de poser des gestes concrets pour prévenir et contrer la violence. Vous avez aussi l’obligation de vous assoir avec ceux qui malheureusement ont trop d’expertise en violence, à la suite de nombreux actes vécus. Vous savez, lorsqu’il y a un acte de violence, Monsieur le ministre, les enseignantes et enseignants appellent le personnel de soutien scolaire pour gérer ou subir la situation, donc nous sommes les mieux placés pour vous parler de violence. Prenez votre courage à deux mains monsieur Drainville et contactez-nous. Nous attendons votre appel.