En janvier 2020, j’ai fait partie d’une mission québécoise et canadienne d'observation sur la violation des droits humains au Chili composée de syndicalistes, de députés fédéraux et québécois et d’universitaires qui a conclu à de très graves violations des droits humains. Cette mission s’est déroulée trois mois après l'éclatement social qui a débuté à Santiago en octobre 2019. Cette mission Québec-Canada a produit un rapport qui a établi clairement qu'au Chili il y a eu de très graves violations des droits de la personne, de manière systématique et généralisée, perpétrées par les forces de l’ordre qui avaient pourtant la mission d'assurer la sécurité dans le pays, selon des modèles communs et récurrents dans toutes les régions visitées.
Ces violations systématiques des droits humains ne sont pas oubliées au Chili. En effet, l'Observatoire latino-américain des conflits environnementaux (OLCA), le Mouvement pour l'eau et les territoires, et le regroupement Defensa Ambiental Cordillera, ont organisé une marche, le 9 décembre vers La Moneda, afin d’accompagner la Table des droits humains pour une vie digne et la sénatrice Fabiola Campillai, pour la présentation du projet de loi « Réparation intégrale pour les victimes de violations des droits de l'homme pendant la Révolte populaire ».
Isabel Orellana, du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et l’écocitoyenneté de l’UQAM nous a transmis ces informations concernant ce projet de loi qui sera officiellement présenté le 10 décembre, dans le cadre de la Journée internationale des droits humains.
Plus précisément, cette initiative de la Table des droits humains pour une vie digne, lancée par la sénatrice Campillay, vise à identifier et à offrir une réparation aux victimes d'événements survenus entre le 7 octobre 2019 et le 11 mars 2022. Sont considérées comme victimes toutes les personnes ayant subi des violences sexuelles, des tortures, des contraintes illégales, des blessures graves, très graves ou moins graves, des mutilations ou des castrations, ainsi que les personnes décédées dans le cadre des mobilisations sociales, conformément aux infractions définies aux articles 395 et suivants du code pénal. Il convient de rappeler que la répression de la révolte sociale a fait 3 777 victimes, 34 personnes sont décédées, plus de 400 victimes de traumatismes oculaires, plus de 400 victimes de violences sexuelles, ainsi que des milliers d'autres victimes de blessures. La grande majorité de ces cas restent impunis.
Matias Orellana, l'une des victimes d'une mutilation oculaire
Ce projet de loi vise à concrétiser une réponse que l'État n'a pas donnée jusqu'à présent malgré l'Agenda global pour la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de violations des droits humains pendant l'État social, présenté en mai 2022 par le président Gabriel Boric.
Un autre document sur cette exigence a été présenté en décembre 2022 par Amnistie Internationale et le Núcleo Interdisciplinario de Derechos Humanos (NIDH) de la Universidad Andrés Bello
LA REPARACIÓN INTEGRAL DE LAS VIOLACIONES A LOS DERECHOS HUMANOS COMETIDAS EN EL CONTEXTO DEL ESTALLIDO SOCIAL https://www.amnistia.cl/wp-content/uploads/2023/05/INFORME-AI-NIDH.pdf
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