Journée internationale de lutte contre la corruption

2024/12/13 | Par Luc Allaire

Depuis l’adoption de la Convention des Nations-Unies contre la corruption, en 2003, la Journée internationale de lutte contre la corruption est célébrée chaque année, dans le monde entier, le 9 décembre.

Pour l’Internationale des Services publics (ISP), la lutte contre la corruption est un combat syndical. Cette année, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, qui a pour thème « S’unir aux jeunes contre la corruption : façonner l’intégrité de demain », l’ISP réaffirme son engagement à lutter contre la corruption sous toutes ses formes, car la corruption porte atteinte à la démocratie et à la justice sociale.

Selon les Nations Unies, la corruption coûte au monde environ 2 600 milliards de dollars par an, soit 5 % du PIB mondial. Cette perte énorme illustre la manière dont la corruption peut éroder la démocratie, entraver la croissance économique et favoriser l’instabilité politique.

La population est privée d’infrastructures, de soins de santé, d’éducation, de sécurité et d’autres services essentiels en raison de la corruption. En outre, elle aggrave la catastrophe climatique mondiale et la détérioration de l’environnement.

Selon l’ISP, « la corruption conduit à l’exploitation, à des conditions de travail dangereuses et à l’érosion des droits syndicaux. La corruption affaiblit la négociation collective en permettant le favoritisme, la discrimination et les pratiques déloyales. La corruption exacerbe également les inégalités en dehors du lieu de travail en favorisant une culture dans laquelle les puissants prospèrent aux dépens des plus vulnérables ».

Construire une société plus juste et plus équitable nécessite des initiatives de lutte contre la corruption. Les travailleuses et travailleurs sont souvent en première ligne de la lutte contre la corruption. Pourtant, sans protections solides, ceux qui dénoncent et luttent contre la corruption sont confrontés à des risques importants, notamment des représailles, du harcèlement, des pertes d’emploi et même des menaces pour leur vie et celle de leurs proches.

La protection des lanceurs d’alerte permet aux travailleurs de signaler la corruption sans crainte de représailles. D’où la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte afin de favoriser une culture de dénonciation qui privilégie la responsabilité et la transparence.

En mars 2024, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a présenté un mémoire dans le cadre des auditions publiques sur le projet de loi no 53, Loi édictant la Loi sur la protection contre les représailles liées à la divulgation d’actes répréhensibles et modifiant d’autres dispositions législatives.

Malgré les améliorations prévues au projet de loi, le SPGQ insiste dans sur la nécessité de renforcer la protection des lanceurs d’alerte pour préserver l’intégrité de la fonction publique. À cette fin, il recommande plusieurs mesures essentielles. En premier lieu, il préconise d’autoriser les divulgateurs à rapporter les actes répréhensibles aux médias, et ce, afin d’éviter que tout repose sur une seule autorité, même si elle se veut indépendante.

« De plus, le SPGQ suggère de réviser les restrictions imposées aux divulgateurs dans la loi pour leur permettre de dénoncer publiquement les actes répréhensibles sans craindre de subir des représailles », a déclaré Guillaume Bouvrette, président du SPGQ. Celui-ci a proposé au gouvernement de lancer une campagne de sensibilisation sur la loi pour promouvoir la transparence et mettre fin au silence, à l’intimidation et à la dissimulation des plaintes.