
Dans ses Mémoires (Mes nouvelles histoires, Les éditions La Presse, 2021), Jean Chrétien raconte l’anecdote suivante :
« Comme c’était le 14e et dernier sommet de François Mitterrand, le dernier déjeuner a été consacré à remercier le président français pour sa grande contribution à l’avancement du monde occidental. Puisqu’il s’agissait d’une réunion sans autre objet, comme c’est souvent le cas en pareille circonstance, l’histoire devient le sujet de la conversation, et à un moment donné, j’ai dit que si le Bas-Canada s’était joint aux sept États américains durant la Guerre d’indépendance contre l’Angleterre, probablement que la langue française serait devenue la langue officielle des États-Unis.
Après l’indépendance, le Congrès américain avait voté pour garder la langue anglaise, mais comme la Louisiane et le Québec auraient représenté le quart des États américains, le français aurait peut-être gagné, puisque Jefferson et Adams avaient tous deux été ambassadeurs à Paris et y avaient comploté le soutien français dans leur course vers la séparation de la Grande-Bretagne. On connaît le rôle du Français La Fayette à cette époque. Je pouvais imaginer le président Mitterrand rêver à cette possibilité. »
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