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L’histoire a la mémoire courte. Remontons aux années 1973-80. La révolution tranquille, qui avait commencé avec le « Désormais » de Paul Sauvé, était en plein épanouissement. Très peu de gens se souviennent avec un peu de précision de cette période mouvementée. Moi oui!
À Montréal et dans plusieurs endroits en province, c’était le temps de la reprise de parole par les citoyens. Naissaient en quantité des garderies autogérées, des comptoirs alimentaires, des comités de citoyens, des camps de vacances, etc. Disons que les gens se libéraient un peu de la notion de paroissiens pour étoffer leur qualité de citoyens,
Dans le temps, j’étais président de la coopérative Olier, dans la partie sud du Plateau Mont-Royal. Une organisation efficace et rentable. Un regroupement de démunis qui se donnait des services. Un conseil d’administration articulé. Des assemblées générales suivies et démocratiques.
Après 1973, quelques jeunes étrangers au quartier sont arrivés, intelligents et dynamiques. Leur nombre a un peu augmenté dans notre coopérative : au plus une dizaine. Comme ils étaient intelligents, dynamiques et qu’ils avaient du temps, ils se sont fait élire au conseil d’administration.
La même chose s’est produite dans la plupart des garderies, des comptoirs alimentaires et des comités de citoyens. Ils appartenaient tous à des groupes marxistes-léninistes, dogmatiques et parfois rivaux : EN LUTTE, LA LIGUE, LE PCCML, LES TROTSKISTES, etc.
Puis, ils ont pris le contrôle des assemblées générales : amendements, sous-amendements, contre-propositions…. Les participants à une assemblée donnée étaient plus d’une centaine, peu scolarisés et peu habitués aux procédures. Après plus de deux heures, nous en étions encore au premier point de l’ordre du jour et nous avons dû remettre la séance au lendemain soir.
Le lendemain, la foule avait fondu et les marxistes-léninistes ont pris le contrôle du conseil d’administration. Ils ont fait la même chose dans tous les groupes de citoyens, dans les universités, dans les syndicats.
Nous avions un camp de vacances florissant. À l’ouverture en 1978, les sept moniteurs du camp sont arrivés la veille. Ils étaient tous M-L. J’ai laissé la direction du camp avec deux partenaires. Pour acheter un moulin à scie, car il n’y avait plus d’espace pour moi dans le domaine social. Le camp est mort quelques années plus tard. Abandonné, sans propriétaires. Les M-L avaient un objectif : faire mourir tous les groupes de gauche non marxistes. Ils avaient réussi.
Tout de suite après 1980, l’influence des M-L a diminué rapidement. Le dernier clou dans le cercueil a été planté avec la chute de l’empire russe. On n’en parle plus, on ne s’en souvient plus.
Je pense que nous vivons le même phénomène avec les « wokes ». Ils sont très minoritaires. Probablement moins nombreux que les M-L. Beaucoup plus scolarisés que la moyenne. Très dogmatiques. Influents dans quelques médias et syndicats.
Le problème, c’est que les échanges avec eux sont impossibles et qu’en attendant, ils repoussent un grand nombre de citoyens vers la droite.
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