Dans la semaine précédant le déclenchement des élections au Canada, Mark Carney a aligné une série de symboles visant à donner le ton. Les commentateurs politiques l’ont applaudi, y voyant un message dirigé contre l’administration américaine de Donald Trump, du genre : Regardez-moi aller, je vais montrer que le Canada n’a pas besoin de vous.
Et si le message était tout autre, celui d’un va-t’en-guerre qui veut à plaire à l’administration américaine?
Lundi, Mark Carney rencontre le président Macron à Paris et le roi Charles et le premier ministre Keir Starmer à Londres. Paris et Londres sont les deux capitales qui mènent la charge en faveur d’un réarmement rapide de l’Europe, de l’envoi de troupes européennes en Ukraine dans une « coalition des volontaires » (coalition of the willing). Même si ni Macron ni Starmer/Le roi Charles ne s’est pas opposé publiquement aux velléités annexionnistes de Trump, monsieur Carney a rassuré MM. Macron et Starmer que le Canada partage leur vision de la guerre et que le Canada est partant pour participer à cette démarche, que la Russie rejette catégoriquement.
Mardi, Mark Carney fait escale à Iqaluit. Il annonce notamment d’importants investissements dans l’infrastructure militaire pour la défense de l’Arctique, dont 6 milliards $ pour un puissant radar australien nécessaire pour « être fort dans [nos] partenariats, en particulier avec le NORAD ». Le NORAD est un pacte dirigé par les États-Unis, établi en 1956 en pleine guerre froide.
Vendredi, Mark Carney rencontre les premiers ministres des provinces et territoires canadiens à Ottawa. Le lieu de rencontre qui, selon Le Devoir est : « l’impressionnante galerie LeBreton, où ils étaient entourés de nombreux chars d’assaut et d’une collection de pièces d’artillerie » ne laisse peu de doute quant à son message.
En ces temps troubles où il y un risque réel d’une guerre d’envergure, Mark Carney choisit d’être un guerrier enthousiaste, partenaire d’autres guerriers de l’Occident, plutôt qu’un combattant pour la paix.
S’il avait vraiment voulu se montrer déterminé à tenir tête à Donald Trump, il serait allé au Mexique pour rencontrer la présidente Scheinbaum ainsi qu’au Panama et au Groënland/Danemark.
Il s’agit d’un bien mauvais augure pour le Québec et le Canada.