Au nom du Mouvement laïque québécois (MLQ)

Après cinq années de contestation depuis son adoption, la loi 21 établissant la laïcité de l’État québécois, bien que déclarée constitutionnelle par la Cour d’appel du Québec, est toujours contestée, cette fois devant la Cour suprême du Canada. Dès le lendemain de son adoption le 16 juin 2019, on a assisté à une véritable campagne de désinformation quant au caractère soi-disant « raciste » ou « discriminatoire » de la loi, dénaturant ainsi les objectifs du Québec et de sa population majoritairement favorable à la loi 21.

Dans la foulée de cette campagne électorale les chefs des trois principaux partis politiques canadiens, nommément le parti libéral du Canada, le parti conservateur du Canada et le nouveau parti démocratique, ont déclaré publiquement leur intention d’appuyer la contestation de la loi 21. Le Mouvement laïque québécois leur demande donc de préciser leurs positions en répondant aux questions suivantes.

  • Vous engagez-vous à reconnaitre le droit fondamental du Québec d’établir sa propre vision du rapport entre l’État et les religions, qui s’inscrit dans son parcours historique singulier et qui s’incarne dans la Loi sur la laïcité de l’État (Loi 21) ?
  • Vous engagez-vous à défendre la réputation du Québec lorsqu’il est injustement attaqué et faussement accusé de promouvoir des lois racistes, discriminatoires et islamophobes, qui viseraient des groupes, des communautés ou des religions en particulier, alors que la Loi sur la laïcité de l’état s’applique également à tous les citoyens, à toutes les religions et qu’elle est de portée universelle ?
  • Puisque votre candidat au poste de premier ministre a déclaré publiquement appuyer la contestation de la loi 21 devant la Cour suprême du Canada, votre parti s’engage-t-il à s’opposer à l’utilisation de fonds publics, dont ceux provenant des contribuables du Québec, pour financer directement ou indirectement, les opposants à cette loi démocratiquement votée par l’Assemblée nationale du Québec ?
  • Enfin, puisque la clause de dérogation inscrite dans la loi constitutionnelle de 1982, imposée au Québec sans consultation de sa population, est malgré tout encore nécessaire à l’exercice de la souveraineté parlementaire de l’Assemblée nationale du Québec, vous engagez-vous à maintenir son usage « préventif » sans lequel l’État du Québec ne pourrait adopter et mettre en vigueur des législations fondamentales comme la loi 21, ainsi que d’autres lois qui protègent son identité nationale ?

Au Québec, la laïcité est un enjeu central dans une société de plus en plus pluraliste, multiethnique et multiconfessionnelle. Elle est gage de respect des différences, d’harmonie et de mieux-vivre ensemble au Québec.

Nous demandons aux principaux partis politiques canadiens de clarifier leurs positions au cours de la campagne électorale actuelle et nous souhaitons que leurs réponses respectent le caractère national distinct du peuple québécois.