Le jeudi 8 mai, à la Grande Bibliothèque, Aéroports de Montréal (ADM) tenait son assemblée publique annuelle. À cette occasion, plusieurs membres du mouvement Mères au front étaient présentes pour poser des questions cruciales, exprimer leur profond désaccord et rappeler à ADM ses responsabilités envers la population et les générations futures.

 

Des milieux naturels uniques menacés

ADM maintient son intention de détruire plus de 100 hectares de marais, de prairies fleuries et de forêts urbaines à haute valeur écologique, dans un secteur hautement minéralisé de l’île de Montréal. Ce territoire abrite une biodiversité exceptionnelle, dont des dizaines d’espèces en péril comme le papillon monarque. Il constitue également le cœur du projet de conservation du Parc-Nature des Sources, un rare îlot de fraîcheur essentiel pour faire face aux effets des changements climatiques, dont ADM est le seul détracteur.

Des cravates pour se faire entendre

Dans un geste symbolique, les mères portaient des cravates, un code vestimentaire historiquement associé à l’autorité et à la crédibilité dans les sphères décisionnelles. Ce clin d’œil ironique vise à dénoncer les biais d’écoute persistants envers les femmes, surtout lorsqu’elles parlent d’enjeux environnementaux et de santé publique qui sont systématiquement soumis aux arguments soi-disant économiques.

Un projet d’expansion incompatible avec la santé publique

ADM refuse toujours de s’engager à respecter un couvre-feu entre 23h et 7h, malgré les preuves scientifiques accablantes sur les impacts de la pollution sonore et atmosphérique sur la santé des Montréalais. Le projet d’expansion de l’aéroport, avec l’ajout d’un nouveau terminal et de dix portes d’embarquement, entraînera une augmentation significative des vols, y compris de nuit, dans un milieu déjà densément peuplé.

Rappelons que 170 mères au front ont signé une lettre d’opinion parue dans La Presse en mars, dénonçant les stratégies d’écoblanchiment et d’alarmisme de la part d’ADM, qui peint sont projet en vert en annonçant construire un pôle de décarbonation, et qui brandit le « risque aviaire » pour justifier la destruction de ces milieux naturels uniques et essentiels à notre santé.

« Ces milieux humides sont les meilleurs capteurs de CO2, agissent comme filtres pour l’eau, purifient l’air que nous respirons, nous protègent contre les inondations, en plus d’absorber la pollution sonore générée par les avions. Ils agissent comme îlot de fraîcheur au milieu d’une ville bétonnée, et favorisent la santé mentale des familles qui les fréquentent. Protéger nos milieux naturels, c’est diminuer les coûts de notre système de santé », déclare la mère au front Nathalie Ainsley

Les représentantes de Mères au front sont venues rappeler qu’en 2025, protéger les milieux naturels, la santé et le sommeil de nos enfants devrait être une priorité absolue, au-delà d’impératifs commerciaux.

À propos de Mères au front | meresaufront.org

Avec plus de 30 groupes locaux principalement à travers le Québec, mais aussi au Canada et jusqu’en Belgique, Mères au front est un mouvement décentralisé qui regroupe des milliers de mères, grand-mères et allié·e·s de tous les horizons politiques, économiques, professionnels et culturels qui s’unissent pour protéger l’environnement dont dépend la santé, le bien-être et le futur de nos enfants. À travers leurs actions, elles demandent aux élu·e·s de mettre en place des mesures fortes et immédiates qui s’imposent pour répondre à l’urgence climatique et à la dégradation des écosystèmes. Nous osons faire de l’amour, de la beauté, de l’art, et de la colère maternelle, un levier inébranlable de transformation sociale et écologique!