Encore une menace de fermeture

 

Sous la menace de déménager les emplois aux États-Unis, les 223 ouvriers en grève de l'usine Cari-All dans l'est de Montréal sont retournés au travail forcé le 18 mai dernier. C'est de plus en plus une pratique courante, pour les patrons, le seul moyen de mater les travailleurs, c'est la fermeture des usines, la menace du chômage. Le patronat cherche ainsi à briser les syndicats. Au Québec, les lois du travail devraient prévoir des mesures suffisantes pour contrer les fermetures d'usines, interdire les menaces et pratiques déloyales des employeurs lors d'une négociation ou d'un conflit de travail. Ça empêcherait des capitalistes pourris d'agir de la sorte , nous explique Daniel Sylvestre, président de l'unité syndicale.

En arrêt de travail depuis le 21 avril, le boss voulait imposer des reculs dans la convention collective et passer par-dessus le syndicat pour négocier. Ce qu'il n'a pas réussi. Du fait de la solidarité des syndiqués, l'ancienneté d'usine sera mieux respectée et le droit des travailleurs accidentés à garder leur lien d'emploi est maintenu dans la convention collective. Ils ont également réduit considérablement les écarts salariaux , obtenu un programme de formation professionnelle et un bon régime de retraite. Mais devant la menace de perdre leur gagne-pain, les salariés ont accepté à contre cœur un contrat de 5 ans.

C'est pourquoi le Code du travail doit limiter, au maximum, de 1 à 3 ans la durée d'une convention collective, comme c'était la pratique jusqu'à tout récemment. Et comme dans certains pays européens, les lois du travail doivent être modifiées, afin de permettre aux travailleurs de faire la grève pendant la durée d'application d'une convention collective, lorsque les patrons portent atteinte à leurs conditions de travail.

Membres de la section locale composée 7625 du puissant Syndicat des Métallos (FTQ), les ouvriers réclamaient, avec raison, leur juste part des profits et un meilleur climat dans les relations de travail. On sent qu'il y a un vent de revendication chez les métallos, il est temps de revenir à un syndicalisme militant. Il est fini le temps de s'excuser d'être syndiqué, notre réponse aux demandes patronales est clair 0 C'est non aux reculs , a déclaré Daniel Sylvestre.