Même en Chine, on méprise les travailleurs

 

Soufflée par la tempête de néolibéralisme qui balaie la planète, la Chine, dernier bastion du communisme, est en train de céder à la mode des profits avant tout. Pour faire face à la poussée du capital chez eux, plus de 2 000 mineurs et leurs familles se sont rebellés et ont envahi les rues de Yangiazhangzi, organisant la plus importante agitation sociale à sévir en Chine depuis plusieurs années. On venait de les informer que la mine de molybdène qui constitue l'industrie majeure de cette ville déclarait faillite et, qu'à titre de compensation, les travailleurs congédiés ne recevraient que 70 $ par année de travail.

L'agitation populaire, rapidement réprimée par l'armée, s'est produite à la fin de février dernier, mais ce n'est qu'au début d'avril que l'événement a été connu du public. La Banque mondiale estime que 50 millions d'emplois seraient en fait mis en danger par les réformes radicales des entreprises d'État que poursuivent les autorités chinoises en vue d'assurer la participation de leur pays, plus tard cette année, à l'Organisation du commerce mondial.