L’élection dans Mercier est un banc d’essai

 


La gauche unie derrière Paul Cliche



Porte-étendard de l’Union des forces progressistes, Paul Cliche vient d’annoncer officiellement sa candidature comme candidat unitaire de la gauche à l’élection partielle qui aura lieu ce printemps dans la circonscription montréalaise de Mercier.

Cette candidature a jusqu’ici reçu l’appui de la plupart des formations politiques de cette tendance, soit le Rassemblement pour l’alternative progressiste (RAP) dont il est membre, le Parti de la démocratie socialiste (PDS), le Parti communiste du Québec (PCQ) et le Parti vert. Des personnalités de gauche ont aussi donné leur appui, dont Michel Chartrand et Léo-Paul Lauzon, directeur de la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM. Des organismes syndicaux et des associations populaires rendront par ailleurs leur appui public dans les prochaines semaines.

Phénomène nouveau, plusieurs militants péquistes déçus ont rejoint les rangs de l’Union des forces progressistes, dont un ex-président de l’association de Mercier, Pierre Boileau, et un ex-président du comité régional des jeunes péquistes, Marc Tessier.

Une première pour la gauche

C’est la première fois que la gauche s’unit derrière un candidat unique. Paul Cliche explique que sa candidature s’inscrit dans le sillage du Colloque sur l’unité de la gauche politique et des forces progressistes, organisé par le RAP, qui a eu lieu le printemps dernier et auquel 600 personnes ont participé. Ces assises ont permis d’établir un consensus sur la nécessité de l’unité dans l’action. Un comité de liaison se réunit depuis et une campagne en faveur de l’adoption du scrutin proportionnel sera lancée bientôt.

« Il ne s’agit pas d’une coalition puisqu’il n’y a pas eu d’entente entre les dirigeants des différents partis et que la plate-forme défendue par le candidat ne recevra pas l’aval de leurs instances. Cela ne préjuge en rien non plus de ce qui pourrait se passer aux prochaines élections générales », dit Paul Cliche qui ne cache pas cependant que l’élection de Mercier, même si elle est un cas ad hoc, constituera certainement un banc d’essai pour l’unité politique des forces progressistes. « Si le test est passé avec un succès (une troisième place devant l’ADQ, par exemple), la voie à suivre pour les prochaines élections générales sera certes tracée », ajoute-t-il.

L’appui de la gauche est unanime

Après avoir obtenu sans problème l’appui de l’instance régionale du PDS et de l’exécutif du PCQ , la candidature Cliche a fait l’objet de débats au sein du RAP qui s’est transformé en parti politique en novembre. Quelques-uns voulaient présenter un candidat RAP, ce qui aurait eu comme inconvénient majeur de diviser une nouvelle fois le vote des supporteurs des forces progressistes puisque les autres formations auraient présenté des candidats, comme ce fut toujours le cas jusqu’ici.

Consultés à deux reprise lors d’assemblées générales fort courues, les membres du RAP de la région de Montréal ont tranché par des votes de 75 % et 85 % en faveur de la candidature unitaire, en autant que les membres du RAP de Mercier soient d’accord.

Ces derniers, réunis le l6 janvier, ont confirmé cette option dans une proportion encore plus forte. Finalement, le Conseil des régions, instance suprême du RAP entre les congrès, a appuyé unanimement la candidature Cliche le 21 janvier.

Paul Cliche promet un feu roulant

Présent sur le terrain depuis novembre, Paul Cliche a pu constater que les circonstances n’ont jamais été aussi favorables à une candidature progressiste, surtout face à la désaffectation de nombreux militants péquistes.

L’accession de Bernard Landry au poste de premier ministre empirera la situation car il est évident que ce dernier entend faire la souveraineté en mettant de l’avant un projet de société néolibéral, une souveraineté complètement dépouillée de sa portée libératrice. « Devant cette menace, il faut galvaniser les énergies », a déclaré le candidat Cliche, qui entend mener une campagne énergique.

Suite à la conférence de presse du 30 janvier où il a annoncé officiellement sa candidature, il lancera sa campagne le vendredi l6 février avec l’aide de Michel Chartrand (voir l’annonce dans cette page). Le 7 mars, ce sera au tour de Léo-Paul Lauzon, titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, de venir parler de fiscalité. Plusieurs autres questions prioritaires feront l’objet d’assemblées ultérieures, notamment le logement avec François Saillant, du FRAPRU, et la pauvreté avec Jean-Yves Desgagnés, du Front commun des personnes assistées sociales.

Le 3 mars, il y aura aussi, fait sans précédent, étude et adoption de la plate-forme électorale par les citoyens du comté. Cela constituera la préfiguration du Conseil des citoyens de Mercier que le candidat promet de créer s’il est élu député. « Ce sera un feu roulant jusqu’à la journée de l’élection », promet Paul Cliche dont le comité d’organisation électorale, où travaillent des représentantEs de tous les organismes partenaires, s’est déjà mis en marche.