En bref

 

Les droits humains sont entre bonnes mains

Le 28 juin, le président George Bush annonçait la nomination d’Elliott Abrams au poste de directeur du Bureau de la démocratie, des droits humains et des opérations internationales relevant du Conseil national de sécurité américain.

Dans les années 80, Abrams était l’un des principaux artisans de la politique américaine en Amérique centrale consistant à entraîner des groupes paramilitaires locaux au nom de la lutte contre le communisme.

Condamné à la prison en 1991 après avoir été reconnu coupable d’avoir menti sous serment au Congrès dans l’affaire de vente d’armes iraniennes par les États-Unis aux rebelles d’extrême-droite de la Contra nicaraguayenne, il avait été gracié l’année suivante par George Bush… le père !

Dictateur bolivien en phase terminale

Président bolivien depuis 1997 et ex-dictateur militaire (1971-1978), Hugo Banzer est atteint d’un cancer en phase terminale et achève ses jours dans un centre médical de l’armée américaine à Washington.

Le 7 août, le vice-président du pays, Jorge Quiroga, le remplaçait officiellement à la présidence. Comme il fallait s’y attendre, Quiroga est diplômé des universités américaines et marié à une américaine, Virginia Gillum.

La veille, onze étudiants étaient arrêtés puis relâchés après avoir déployé une banderole jugée offensante à l’égard de Banzer. Elle disait 0 « Mon général, ceux qui sont morts et disparus pendant vos gouvernements vous attendent ! »

Tiens ! Comme on se retrouve!

Le 25 juin, les autorités du Vénézuéla déportaient dans son pays l'ex-chef de la sinistre police secrète péruvienne du temps d'Alberto Fujimori, Vladimiro Montesinos, accusé de trafic de drogues, blanchiment d'argent, trafic d'armes, corruption de fonctionnaires publics et opération d'escadrons de la mort.

Trois jours plus tard, Montesinos était incarcéré à la base navale de Callao où il entreprit une grève de la faim. La raison ? Il se retrouvait dans la prison « spéciale » qu'il avait lui-même fait construire il y a dix ans pour y enfermer les dirigeants des groupes rebelles de gauche… qui s'y trouvent toujours !

Montesinos demande un transfert (au plus vite ! !) dans une prison pour criminels de droit commun.

Irrégularités à la colombienne

Le 23 juillet, le général Rito Alejo del Rio était arrêté sous l'accusation d'avoir parrainé les escadrons de la mort paramilitaires entre 1995 et 1997 alors qu'il commandait la 17e Brigade de l'armée, dans le département d'Antioquia, au nord-ouest du pays. Peu de temps auparavant, le gouvernement l'avait poussé à la retraite devant les pressions croissantes des organismes de défense des droits humains.

Selon Robin Kirk, de Human Rights Watch, la 17e Brigade de l'accusé fournissait des renseignements aux paramilitaires (des listes de noms, par exemple) et installait même des barrages routiers pour empêcher quiconque d'approcher de lieux où, pendant ce temps-là, les escadrons de la mort massacraient la population.

En fait, le « règne » de Del Rio aurait permis aux forces paramilitaires du leader Carlos Castano d'atteindre une envergure nationale.

Mais l'arrestation du général ressemblait trop à la justice pour être vraie ! Le 5 août, un juge libérait l'accusé sous le prétexte que des « irrégularités » avaient été commises lors de l'enquête ayant conduit à son arrestation !

Coca-Cola collabore

Le 20 juillet, une cour fédérale de Miami enregistrait une poursuite contre Coca-Cola accusée de collaborer avec les paramilitaires colombiens qui menacent, intimident et assassinent des travailleurs syndiqués et leurs représentants dans les usines d'embouteillage locales appartenant à la multinationale américaine.

En 1996, le dirigeant syndical Isidro Segundo Gil était tué d'un coup de feu à l'entrée de l'usine où il travaillait dans la ville de Carepa (département d'Antioquia). Le syndicat affirme que le meurtre est l'œuvre des paramilitaires obéissant à la demande d'un gérant et du propriétaire de l'usine Coca-Cola.

Les poursuivants sont le syndicat colombien Sinaltrainal, le Syndicat des travailleurs de l'acier d'Amérique (United Steelworkers of America) et le Fonds international pour les droits du travail (International Labor Rights Fund).

Noces d’argent

Le 14 juillet, 200 employés en colère de la compagnie aérienne argentine Aerolineas Argentinas (mise en faillite quelques années après avoir été privatisée) sont allés perturber les noces de la fille du ministre de l’Économie Domingo Cavallo.

Les protestataires ont lancé œufs et insultes au ministre (artisan principal des programmes de privatisations des années 1990) dont la fille Sonia venait d’épouser un américain, Daniel Fitzgerald Rumde.

Les heureux époux sont tous les deux économistes et se sont rencontrés à l’université Harvard !

Un vrai fraudeur d’aide sociale !

Le 3 août, la plus grande banque du Mexique, la Banamex, était vendue à la Citigroup de New York. Selon Associated Press, le président de Banamex, Roberto Hernandez, ami du président Fox et généreux donateur à sa campagne électorale, aurait touché quelques 3 milliards $ lors de la transaction.

De cet argent, il semble bien qu’il ne remboursera pas un sou aux payeurs de taxes mexicains à qui le renflouage de la Banamex avait coûté 3,4 $ milliards, en 1995, lorsque le gouvernement avait tant bien que mal sauvé l’institution alors noyée dans une mer de mauvaises créances.