Les infirmières se mobilisent

Depuis le tout début des mobilisations contre la guerre, la Fédération des Infirmières et Infirmiers du Québec (FIIQ), qui représente 45 500 membres à travers la province, se retrouve au premier plan du mouvement d’opposition. Fait intéressant, alors que le mouvement pacifiste se concentre souvent uniquement sur les opérations militaires à l’étranger, la FIIQ se mobilise aussi contre l’augmentation de la surveillance étatique au Canada dans le cadre de la guerre au terrorisme.

« Quand vous êtes infirmière, vous êtes préoccupée par la santé, le bien-être des gens, vous êtes là pour sauver des enfants, protéger des vies », déclare Jennie Skene, présidente de la Fédération, pour expliquer l’implication de ses membres dans le dossier de la guerre en Irak.

Elle affirme que le infirmières se soucient beaucoup du sort de la population irakienne, malgré l’absence de contacts avec cette dernière : « On ne peut avoir deux discours quand on croit à ce qu’on fait. » C’est pourquoi la FIIQ est si impliquée dans le collectif « Échec à la Guerre », dont elle héberge d’ailleurs le site web.

Sur le plan intérieur, la Fédération est membre du Collectif sur la surveillance électronique, formé récemment afin de s’opposer aux dérives du gouvernement fédéral en matière de vie privée et de libertés civiles depuis le 11 septembre 2001. « Nous travaillons dans un domaine où il y a énormément d’informations confidentielles qui circulent, souligne Mme Skene. Si vous avez eu des problèmes de santé mentale, ou si vous vous êtes fait avorter à tel endroit à seize ans, ces informations pourraient être utilisées contre vous », renchérit-elle.

En plus de continuer le combat contre la guerre et contre la surveillance des citoyens, la FIIQ prépare présentement un document sur les élections québécoises. Sans prétendre faire de l’information neutre, le document présentera les positions des trois principaux partis plus l’UFP sans prendre position, en laissant le soin aux membres de choisir pour qui voter.