Le drame du trou noir

La semaine des quatre jeudis

Le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE) rejette les nouvelles mesures proposées par Ottawa. Pour Denis Poudrier, porte-parole du Mouvement, « encore une fois, à la veille des élections, le gouvernement libéral débarque avec ses bibelots et sa pacotille et tente de tromper la population sur ses véritables intentions. C’est exactement ce qu’il a fait à la veille du déclenchement des élections de l’automne 2000 ».

Le MASSE regroupe 15 groupes de chômeurs et chômeuses sur l’ensemble du territoire québécois.

Le projet pilote mis de l’avant par le gouvernement Martin afin de prolonger d’un maximum de 5 semaines le droit à des prestations d’assurance-emploi, dans certaines régions, ne résout pas du tout le problème du « trou noir ». Premièrement, il n’apporte aucune solution aux problèmes d’accessibilité au régime, duquel 55 % des travailleurs sont exclus parce qu’ils n’arrivent pas à accumuler le temps de travail nécessaire pour toucher l’assurance-emploi.

Deuxièmement, ce maximum de 5 semaines de prestations supplémentaires ne vise pas les gens qui n’arrivent à se qualifier qu’avec un minimum d’heures de travail et doivent subir, péniblement, le drame du « trou noir », soit cette courte période de travail suivie d’une courte période de prestations, et surtout d’une période de 10 et même 15 semaines sans revenu avant la reprise du travail.

Selon la Vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, le gouvernement actuel a détourné 44 milliards de dollars de la caisse d’assurance-emploi. « Ce vol a assez duré, dit M. Poudrier. Le MASSE réclame un régime équitable et d’accès universel. Tout travailleur qui perd son emploi a droit à un revenu de remplacement qui pourra assurer sa dignité et un minimum de sécurité économique. »