New York a coupé la ligne

Un problème de cotisation2000

À quoi bon être membre d’un syndicat qui vous refuse le droit de participer à son congrès international, de faire élire des représentants à l’exécutif et de voter sur les hausses de cotisation ? C’est la question que se sont posés les membres canadiens du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB) avant d’entreprendre les démarches pour se séparer du syndicat international auquel ils appartiennent et fonder un syndicat autonome canadien.

Ce processus vise bien à s’affranchir d’une union purement américaine, l’organisation actuelle n’ayant « d’international » que le nom, « comme tous les syndicats internationaux », souligne Serge Cadieux, directeur du SEPB-Québec.

Les désaccords ont commencé quand les sections canadiennes ont refusé d’augmenter leur cotisation au syndicat international. Depuis, les relations n’ont cessé de se dégrader, au point où le dialogue est aujourd’hui rompu avec la direction américaine, qui siège à New York.

Bien que les statuts et règlements de l’organisation prévoient l’obtention éventuelle d’une autonomie canadienne si les membres le désirent, la direction refuse de laisser libre cours au processus démocratique.

Les Américains ont d’abord déposé une injonction pour mettre fin au processus de consultation, laquelle fut rejetée par la Cour suprême de Colombie-Britannique. Ils se sont ensuite tournés vers les journaux, où ils ont fait paraître des annonces dénonçant le processus. Le texte accusait aussi les Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) d’avoir proposé de payer plus d’un million de dollars pour que les membres canadiens du SEPB joignent leurs rangs.

Une accusation complètement farfelue selon Serge Cadieux : « C’est complètement faux, j’ai parlé à Luc Desnoyer des TCA et lui non plus ne sait pas d’où ça vient. Peut-être que le fait que Luc et moi sommes bons copains a parti des rumeurs… »

Ce qui est vrai, toutefois, c’est que les membres du SEPB à travers toutes les provinces canadiennes peuvent compter sur plusieurs appuis. Outre les TCA et le Conseil du travail du Canada, la FTQ et son président Henri Massé ont tenu à leur exprimer leur solidarité : « Les dirigeants du SEPB ont toujours fait passer les intérêts de leurs membres avant tout. Leur démarche est légitime », a déclaré M. Massé.