Un taux de lucienidité beaucoup trop élevé

L’écologie paralyse l’économie qui tue la vie !!!

Depuis mars 2006, les bouffons occupent les médias pour se plaindre des méchants groupes écolos, communautaires et syndicaux qui, selon leur analyse, paralyseraient le développement économique du Québec. Maintenant que le gouvernement conservateur du Parti Libéral du Québec a modifié le code du travail à l’encontre de la protection des travailleurs, qu’il a imposé de force une convention collective aux travailleurs et travailleuses de l’État, et définancé les treize grands groupes environnementaux du Québec. Quoi de plus pour les satisfaire ?

Qui sont-ils ? Ceux qui sont si bien dépeint dans le film de Falardeau « Le temps des bouffons ».

Michel Kelly-Gagnon, porte-parole du Conseil du Patronat. Il est le premier à aller si loin dans la vindicte contre ces « groupes communautaires qui nuisent carrément à la prospérité générale par l’étalage de leurs préjugés. ». Il déplore que ces groupes professionnels de la contestation obtiennent souvent des fonds de l’État, pour ensuite lui dicter ce qu’il doit faire. Il adhère aux préceptes véhiculés par un réseau de think tanks conservateurs dont l’Institut de Montréal. Ces think tanks se citent mutuellement, souvent au mépris de ce que nous apprend la recherche scientifique, pour renforcer un discours ultralibéral, faisant fi de l’importance de vivre en communauté.

Gilbert Rozon : drôle d’homme d’affaires, s’étant servi d’un ancien premier ministre, Pierre-Marc Johnson, pour impliquer l’État dans la saga financière du « Musée de l’humour ». Ce supposé musée devait être l’un des joyaux de Montréal. Le gouvernement du Québec y a perdu près de 20 million $.

Guy Laliberté : président du Cirque du soleil, créé grâce au soutien financier de la Caisse d’économie solidaire (associée de près aux mouvements sociaux) à l’époque où aucun capitaliste ne lui faisait confiance. Ce dernier a récemment lancé sa fondation mondiale pour l’eau qui ne couvrira pas le Québec, malgré l’approche faite par la Coalition Eau Secours!

Lucien Bouchard : ancien premier ministre du Québec, qui a voté au fédéral lorsque ministre pour Mulroney, pour toutes les lois anti-sociales possibles. Ce dernier a financé, avec nos taxes, le regroupement des embouteilleurs d’eau québécois (Patrimoine du Québec), pour leur permettre de se vendre collectivement à la multinationale Danone. A son tableau, il y a aussi cet investissement de plus de 2 millions $ pour que la firme italienne Parmalat et son président, maintenant en prison, viennent spolier l’esker de l’Abitibi. Aujourd’hui l’usine d’embouteillage appartient à une banque d’affaires états-unienne qui se spécialise dans la revente d’actifs.

Joseph Facal : ancien président du Conseil du trésor, père de l’Institut des partenariats public-privé du Québec et des PPP.

Jacques Brassard : ancien ministre des ressources naturelles, chroniqueur au journal Le Quotidien au Saguenay/Lac Saint-Jean, qui ne cesse de baver sur les artistes qui prennent la parole sur la place publique. Peut-être tente-t-il de faire oublier son passage au ministère des Ressources naturelles et son copinage avec les industriels.

Guy Chevrette : ancien ministre à qui l’on doit la division de la structure d’Hydro-Québec en trois parties, facilitant ainsi une privatisation des opérations de la société d’État sans être obligé de faire un débat public. L’homme a relancé en PPP le programme des petites centrales privées, malgré les mises en garde de la commission Doyon. C’est bien le même qui a laissé des entreprises forestières abuser de la forêt, comme l’a prouvé la commission Coulombe et qui aujourd’hui par retour d’ascenseur, occupe le poste de président du Conseil de l’industrie forestière du Québec.

Et comme il fallait s’y attendre l’attaque massive est soutenue par le groupe éditorial de La Presse et du journal Les Affaires. Tous liés contre les mouvements citoyens (sauf si ceux-ci font de la bonne vieille charité…).

Je partage la réaction de Richard Martineau énoncée dans un récent éditorial : « J’en ai un peu ras le bol de me faire donner des leçons d’économie et d’entrepreneurship par des hommes d’affaires qui ont bâti leur fortune et leur empire à coups de subventions. Pourrait-on rappeler à ces augustes personnages que si ce n’était des millions et des millions de dollars d’argent PUBLIC qui ont été investis dans leurs projets au fil des ans, ils seraient encore en train de présenter des diaporamas dans la cafétéria du cégep de Limoilou ? »

M. Martineau rappelle le « Technodôme », ce Disney World futuriste qui devait être construit dans le Vieux-Port de Montréal par les frères Reichmann. Le gouvernement du Québec y a perdu 10 millions $. Métaforia, ce centre de divertissements high-tech fermé après quelques jours d’activités ? Perte pour l’État de 12 millions $. Le Festival International de Films de Montréal, financé par l’État et lancé par l’Équipe Spectra, qui s’est planté l’an passé. Et que dire du délire de Bernard Landry sous l’influence de Québec inc., qui créa la cité du Multimédia. Aujourd’hui un flop monumental qui oblige la ville de Montréal à occuper des locaux pour renflouer la caisse.

Le billet de M. Martineau me remémore pourquoi je n’ai pas confiance en Québec inc. Ajoutons au portrait les grands fraudeurs, comme Cinar, Norbourg, Groupe-Action et tous ces honorables gens d’affaires liés par les commandites !

Yves Bellavance de la TROVEP de Montréal s’indigne « Comme ça, nous bloquons tous les grands projets ? Mais de quels projets parle-t-on ? Est-on en train de nous dire que le déménagement du casino (financé uniquement par l’État) représente le type de développement que nous voulons pour le Québec ? Qu’une poignée de condos pour privilégiés représente l’avenir économique d’une région ? Que la 25 donnera un souffle nouveau au développement économique de Montréal? Poser les questions, c’est y répondre. Si ces projets sont bloqués ce sera parce qu’ils sont en soi mauvais ou économiquement fragiles ».

La chroniqueuse Lysiane Gagnon écrivait récemment « Guy Laliberté, le patron du Cirque, a le culot d’imputer l’échec du projet (déménagement du Casino) à l’ “ immobilisme ” des Montréalais ! Mais pourquoi diable les contribuables québécois auraient-ils dû engloutir des millions dans un projet où même le Cirque, cette multinationale milliardaire, n’osait pas investir ? »

« Voilà pourquoi la population québécoise est frileuse. Parce que chaque fois qu’un “ bâtisseur ” subventionné à l’os se pète la bine, ajoute Martineau, c’est elle qui ramasse la facture ».

Du côté environnemental,

Louis-Gilles Francœur n’y va pas de main morte. En parlant du discours des « Luciencides », il dit « Ce discours est relayé par des médias sérieux qui n’ont pourtant jamais suivi du début à la fin une seule des 223 enquêtes du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), le lieu privilégié des débats sur les grands projets où, selon certains, s’empileraient jusqu’au plafond les environnementalistes extrémistes… Il suffit de comparer les conclusions des commissions du BAPE avec les décrets d’autorisation pour se rendre compte que la très, très vaste majorité des projets ont d’abord été autorisés, et ce, pour l’essentiel, sur la base de la proposition principale des promoteurs. »…

« Tout le monde sait que l’état lamentable de notre environnement est le résultat de la marge de manœuvre totale qu’ont eue pendant des générations les promoteurs. À l’évidence, cette époque est révolue. La démonisation des écologistes et des groupes sociaux, que tente de créer un petit groupe d’idéologues et d’intérêts, pourra peut-être retarder ce mouvement. …Des rois ont tenté la même chose en coupant quelques têtes avant que la leur ne tombe au fond du panier... »

Pour finir le plat, voilà qu’André Boisclair, le chef du Parti Québécois fait du recrutement chez les bouffons en prenant Daniel Audet de l’Institut économique de Montréal comme conseiller spécial.

Cela fait longtemps que l’on sait que Québec inc. pue des pieds, s’il faut maintenant qu’ils puent de la bouche, nous devrons faire appel à un autre bouffon pour la leur rincer …Allô les ti-z’enfants ! Ici l’oncle Georges et son rince-bouche !!!