La peau de l'ours !

Jean Charest est radieux, jubilant, triomphant, condescendant ! Son parti pavoise déjà ! Le lancement de sa campagne électorale avait des allures de gros party ! On y entendait presque sauter les bouchons de bouteilles de champagne.

La priorité de Charest est la même que lors du dernier scrutin : la santé, nous dit-il fièrement, sans se préoccuper qu’il avoue par le fait même l’échec de ses politiques. Les urgences ont été rebaptisés « unités de débordement » et la bactérie C. difficile y fait des ravages.

Il n’hésite pas non plus à jouer au matamore devant les seuls qui l’ont fait reculer lors de son premier mandat – les étudiants – en s’engageant à hausser les frais de scolarité. Par la même occasion, il annonce clairement la couleur de son deuxième mandat aux milieux syndicaux, féministes et populaires. Elle sera rouge néolibérale.

Son compère Stephen Harper trépigne lui aussi d’impatience. Il se voit rafler la mise au Québec dans la foulée du triomphe de Charest avec un budget généreux que Bay Street considère comme le prix à payer pour écraser les souverainistes.

Pouvons- nous leur conseiller la lecture de L’ours et les deux compagnons, cette fable dans laquelle Jean de La Fontaine nous prévient qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué !