L'immigration au Québec : Comment on peut faire mieux

Préface de Pierre Fortin

Anne Michèle Meggs a une grande qualité : elle comptabilise les bons chiffres. Elle fait cette distinction fondamentale entre deux types de personnes immigrantes : celles à la résidence permanente et celles avec un statut temporaire. Elle a été une des premières à attirer l’attention des journalistes, des éditorialistes et du public sur l’expansion phénoménale, au cours des dernières années, des personnes avec des permis d’études et de travail temporaires, des demandeurs d’asile ainsi que de leurs familles.

Elle déroule un fil d’Ariane qui nous permet de la suivre dans le dédale des catégories d’immigration, des programmes gouvernementaux et de la répartition des pouvoirs entre les niveaux de gouvernement. Elle constate que le Québec a perdu le contrôle de son immigration, mais elle montre la route à suivre pour en reprendre la maîtrise. Elle revisite, en consultant ses artisans, les ententes intervenues au fil du temps entre Québec et Ottawa pour rendre compte du contexte de leur adoption, de leurs subtilités et d’éléments inédits dont l’administration québécoise pourrait tirer grand profit.

L’objectif du Canada d’atteindre la cible de 500 000 immigrants en 2025 l’inquiète. Il pose d’énormes défis au Québec, mais l’immigration est aujourd’hui un phénomène mondial auquel il est impossible de se soustraire. Anne Michèle prend courageusement le contrepied du discours qui soutient que le Québec n’a d’autre choix que de restreindre l’entrée de celles et ceux qui frappent à notre porte. Elle affirme haut et fort qu’une intégration réussie au Québec français est possible.

Anne Michèle Meggs a été directrice de la Planification et de la Reddition de comptes au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.  Elle était responsable de l’élaboration des plans stratégiques du ministère. Elle a également occupé le poste de directrice de la Recherche et de l’Évaluation à l’Office québécois de la langue française. Auparavant, elle a travaillé dans les domaines constitutionnel et linguistique dans les administrations publiques du Canada et de l’Ontario. Depuis sa retraite en 2019, elle publie sur la question de l’immigration dans des revues et des journaux au Québec et au Canada.