Réunis en assemblée générale le 5 septembre dernier, les membres de la section locale 121 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ), ont voté dans une proportion de 89% en faveur d’un mandat de grève. Ce vote intervient alors que les négociations sont au point mort entre les parties. La convention collective est échue depuis le 31 janvier 2007 et les parties sont présentement en conciliation après plus de 26 rencontres.
Attaques en règle contre le syndicat
« Ce n’est pas une question d’argent. Nos membres en ont plutôt contre une série de concessions exigées par l’employeur », a indiqué Jean-Claude Rocheleau, président de la section locale 121.
Au nombre de ces concessions mentionnons les nombreuses attaques contre le syndicat dont notamment la réduction et prise de contrôle de 50% du temps du poste de représentant syndical à la prévention en santé et sécurité, la même réduction et même prise de contrôle pour le poste de président ainsi que la réduction d’un poste de délégué syndical.
L’employeur veut aussi réduire les espaces alloués pour le bureau syndical. Espaces qui sont alloués depuis plus d’une dizaine d’années. Le poste de représentant à la prévention est un poste de la plus grande importance pour assurer la sécurité tant des travailleurs que de l’ensemble des installations et de la population. Ce qui est important de comprendre, c’est que le fait que ce poste soit rattaché au syndicat assure une indépendance au travailleur qui occupe cette fonction. « Qu’adviendra-t-il de cette indépendance lorsque ce sera l’employeur qui contrôlera son travail ? », questionne M. Rocheleau.
Concessions importantes
Le syndicat déplore les nombreuses demandes de concessions patronales. Au nombre des attaques de l’employeur, mentionnons celles relatives au salaire des travailleurs, au système de travail (progression) ainsi qu’à plusieurs clauses de la convention collective, et ce, malgré les milliards de profits que la compagnie engrange chaque année.
Coupures de postes
La compagnie cherche à économiser 9 millions de dollars par année sur le dos des travailleurs en voulant abolir 10 postes de travail (62 opérateurs). « Doit-on rappeler qu’une raffinerie, ce n’est pas un endroit où on peut se permettre de prendre des risques et avec 62 opérateurs en moins, ça pourrait affecter la sécurité au quotidien. », a commenté M. Rocheleau.
On repassera pour la conciliation travail-famille
La compagnie refuse de parler de l’ensemble des demandes syndicales entre autre celles portant sur la conciliation travail famille. L’employeur s’est aussi attaqué aux congés de maternité en profitant de la mise en place du nouveau Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) pour réduire sa contribution aux bonifications qui étaient offertes auparavant avec l’assurance-emploi.
Au lieu de s’ajuster aux nouvelles dispositions du RQAP et d’améliorer la durée du congé, Shell a tout simplement récupéré l’argent. « Pour un employeur qui se vante de privilégier la conciliation travail-famille, on a déjà vu mieux », a déploré M. Rocheleau.
Communication inexistante
La négociation n’est pas la seule à écoper de l’intransigeance de la compagnie, les relations de travail au quotidien sont dans un aussi piètre état. À titre d’exemple, mentionnons que l’employeur ne participe plus à aucune rencontre patronale-syndicale pour régler les problèmes au quotidien (comité de relations de travail, griefs, etc.).
Aussi, plus de 2400 griefs sont présentement en cours alors que l’usine emploie un peu plus de 300 travailleurs et travailleuses!
« Ce qui est clair pour nous, c’est que Shell Canada tente de nous casser. Qu’une compagnie de cette envergure, dotée des moyens financiers qu’on lui connaît, se comporte de cette manière, c’est tout à fait inacceptable », a conclu M. Rocheleau.
Les dirigeants syndicaux étudient présentement diverses actions et mesures qui seront mises en place dans les prochains jours et semaines. La raffinerie Shell est située dans l’Est de Montréal alimente notamment l’aéroport de Montréal, les bateaux du Grand Nord, les Indépendants et stations-service.
Source : SCEP-FTQ
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