La 5e édition de la journée En ville, sans ma voiture ! se tient le jeudi 20 septembre à Montréal, Québec et dans quelques autres villes québécoises. Comme dans 1500 villes de 38 pays différents, ce sera l’occasion de sensibiliser la population à la nécessité d’une « mobilité durable et responsable », notamment face aux enjeux des changements climatiques.
Malgré que le périmètre fermé à la circulation soit généralement restreint et qu’une grande partie de celui-ci ne soit fermé qu’entre 9h30 et 15h30, il y aura cette fois encore une ambiance de fête qui donnera envie d’une « année sans voiture » au centre-ville !
Une fête et des questions
Cette journée est l’occasion de susciter la réflexion des collègues de travail, des amis et des membres de notre famille autour de la place exagérée de l’automobile dans nos sociétés et nos imaginaires :
- Pourquoi l’industrie automobile (construction des véhicules et des routes, réparation, assurances, essence, etc.) accapare-t-elle environ 25% de notre PNB ?
- En quoi cette industrie, essentiellement étrangère, est-elle censée contribuer à l’économie québécoise davantage que des investissements dans les trains, pistes cyclables et autres moyens de transports verts ?
- Est-il normal que nos vies soient organisées de manière à ce que les lieux de travail, de résidence et de consommation soient si éloignés les uns des autres ? Cette organisation s'est-elle faite inconsciemment où a-t-elle été planifiée par ceux dont cela servait les intérêts? À qui cela profite-t-il ?
- Comment le mouvement syndical pourrait-il contribuer à la conversion de l’économie automobile, un peu à la manière des efforts pour favoriser la conversion de l’industrie militaire sans pénaliser les syndiqués de ce secteur économique ?
- Pourquoi le matraquage publicitaire étalé sur près d’un siècle nous rend-il si fiers de dépenser au minimum 5000 $ par année (dévaluation, réparations, essence, assurances, etc.) pour posséder des engins qui tuent, chaque année, autant de gens que le sida, en plus bien évidemment de tous ceux qui mourront « de mort lente » en raison des changements climatiques ?
- Et surtout, faut-il encore considérer cet enjeu comme un enjeu politique mineur, ou ne pourrait-on pas plutôt en faire le cœur de lance d’un projet de société alternatif, lequel nous permettrait de nous réapproprier nos villes, d’être économiquement aussi indépendants que possible de l’industrie pétrolière et de léguer une planète viable à nos enfants ?
Vous êtes donc invités à laisser votre automobile à la maison jeudi le 20 septembre… et à discuter de tout cela autour de vous. Le bouche à oreilles est peu de choses en comparaison du matraquage publicitaire, mais il faut bien commencer quelque part !
-Guillaume Vaillancourt est coordonnateur de Projet Montréal pour l’arrondissement du Plateau Mont-Royal. On peut joindre l’auteur au gv60@hotmail.com