L’auteur est président du Regroupement des distributeurs indépendants de films du Québec (RDIFQ)
On le sait, il y a un manque de salles pour le cinéma indépendant à Montréal. Depuis la fermeture des salles d'Ex-Centris, le Parisien, le Complexe Desjardins, et d'autres, les lieux pour la présentation de films provenant d'ailleurs que des studios américains sont de plus en plus rares.
Les films québécois, les documentaires, les films étrangers ont de plus en plus de difficulté à se trouver des écrans. On enregistrait 91 films en anglais dans les cinémas à Montréal le week-end dernier, pour 69 films en français, dont 9 entassés dans 5 salles (celles du Beaubien), et 3 entassés dans une petite salle (celle du Parallèle).
C'est à dire 55% des films en anglais et 45% en français, desservant une population francophone de 75%.
C'est ce qu'on appelle une suroffre qui déséquilibre le marché, donnant une impression de succès total du cinéma américain et d'une ville à majorité anglaise.
Le projet de nouvelles salles gérées par la Corporation du Cinéma Parallèle constitue une solution idéale pour assurer une stabilité de l’offre variée de la culture cinématographique québécoise. Il est urgent d’offrir aux citoyens et aux nombreux visiteurs qui circulent dans la plus grande métropole artistique francophone d'Amérique, un lieu de diffusion de cinéma de qualité.
Les distributeurs québécois ont besoin des salles d'Ex-Centris et que les moyens soient pris pour que démarre le projet de construction de deux nouvelles salles.
Le manque flagrant de salles de cinéma de répertoire appauvrit la qualité des programmations, affaiblit les distributeurs et les organismes culturels, et contraint le rayonnement du travail des cinéastes.
Le RDIFQ demande au Gouvernement et à ses instances d'intervenir sans délais pour redonner à Montréal sa réputation de ville francophone et de ville des cinémas nationaux et ce, dans le respect de la langue française.