Brèves syndicales

2011/02/25 | Par Maude Messier

Discussions prébudgétaires solidaires

Le forum économique « Autres voix, autres choix », une initiative de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), du Réseau pour un changement de logique économique (CLÉ), d’Économie autrement (EA) et des Éditions Vie économique, a réuni 250 participants ce jeudi à Montréal.

« Nous déplorons le fatalisme quant à la situation économique du Québec, d’autant plus pernicieux qu’il n’est pas fondé », a déclaré Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC, en conférence de presse.

M. Laplante soutient que les orientations adoptées par le gouvernement Charest dans le dernier budget du Québec sont loin d’être inéluctables et que d’autre choix sont possibles pour « placer le Québec sur une meilleure voie », a précisé le directeur général de l’IRÉC, ajoutant que « la prospérité véritable d’une société ne se mesure pas seulement à la capacité de production de la richesse, mais aussi à la redistribution de cette richesse. »

Les discussions, articulées autour de différentes propositions, ont notamment porté sur la nécessité d’accroître l’effort budgétaire en éducation et en recherche, d’investir dans les initiatives collectives, de favoriser le développement durable, d’abandonner le principe d’utilisateur-payeur dans les services publics, d’étaler le plan de retour à l’équilibre budgétaire, de soutenir la relance par des investissements publics et de favoriser une fiscalité progressive par l’impôt plutôt que par la tarification et la taxation.

Le forum propose également un renouvellement de l’approche démocratique pour l’élaboration des politiques économiques et budgétaires du Québec par l’instauration de nouveaux modes de participation. « On veut établir que les choix budgétaires sont une responsabilité collective, et non pas la seule affaire du gouvernement, qui nécessite un large processus de consultation avec les citoyens. »

Les organisateurs souhaitent que les hypothèses soient débattues ouvertement et publiquement avant d’être intégrées au budget du Québec. « Ça permettrait de mieux comprendre les motivations de ces choix et leurs impacts. On veut savoir où logent ceux qui nous gouvernent quand vient le moment d’adopter des mesures budgétaires », a conclut Robert Laplante, soulignant qu’il y a fort à parier que le gouvernement n’aurait pas obtenu de consensus social sur la question de l’imposition d’une «taxe santé».

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Les postiers dans la rue

Quelque 200 travailleurs et travailleuses des postes ont manifesté devant la succursale d’Youville à Montréal mardi matin, appuyés par différents syndicats également venus prêter mains fortes sur le boulevard Crémazie.

Sans convention collective depuis le 31 janvier dernier, ils dénoncent le fait que les négociations sont au point mort. D’après Alain Duguay, président de la Section locale de Montréal du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), les reculs importants exigés par l’employeur de même que la « réorganisation sauvage » sont au cœur du litige.

Il semblerait que les relations de travail soient de plus en plus difficiles dans les différentes succursales. Jean-Pierre Tellier, délégué syndical à la succursale d’Youville, confirme que le climat de travail est « pourri » depuis le début des négociations et « qu’il y a de la pression qui se fait sur les travailleurs. La manifestation, c’est pour démontrer leur exaspération ».

Alain Duguay précise qu’au-delà des conditions de travail, c’est également l’avenir du service postal public qui est en jeu. « On se bat aussi pour maintenir la qualité de ce service public qui paradoxalement, ne semble pas de tout faire partie des préoccupations de Postes Canada. Au contraire, les services aux citoyens diminuent constamment, comme le fait par exemple que les comptoirs postaux ferment à 17 heures. »

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Psychologues doctorants mettent de la pression

Dans la foulée des moyens de pression pour l’amélioration des conditions de travail et la rétention des psychologues du réseau public, un mouvement de boycott de la procédure d’appariement entre les étudiants au doctorat en psychologie et leurs milieux de stage et d’internat est en vigueur depuis décembre dernier. Une situation qui pourrait bien compromettre l’admission des internes dans les établissements du secteur public.

La Fédération interuniversitaire des doctorants en psychologie (FIDEP) et le Conseil national des cycles supérieurs (CNCS) blâment le gouvernement pour son inaction au dossier. Ils le somment de remédier à la détérioration des conditions de travail dans l’intérêt de l’ensemble de la population. Si la situation perdure, les listes d’attente continueront d’allonger et la pénurie de psychologues n’en sera qu’aggravée.

« En 2010-2011, c'est 350 étudiants stagiaires au doctorat qui verront leur cheminement scolaire compromis, sans compter les 3500 patients qui ne pourront bénéficier de leurs services pendant cette période », souligne Isabel Vitale, présidente de la FIDEP, dans un communiqué.

Les deux associations font également valoir que les cohortes futures seront pénalisées, puisque deux fois plus de stagiaires poseront leur candidature pour le même nombre de postes à combler. « Il ne serait alors pas surprenant d'assister à un exode des doctorants au profit des autres provinces. »

L’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce pour sa part que les conditions de travail qui ne cessent de se détériorer dans les établissements du réseau public poussent nombre de psychologues à se tourner vers la pratique privée.

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Tembec ferme Taschereau

Après un an et demi de fermeture temporairement, Tembec a finalement annoncé lundi dernier la fermeture définitive de sa scierie à Taschereau pour assurer la rentabilité des scieries de Béarn et La Sarre, invoquant un manque d’approvisionnement en bois pour l'exploitation de l’ensemble des scieries en Abitibi-Témiscamingue comme le rapportait plus tôt cette semaine Radio-Canada.

« Les répercussions sur ce village seront nécessairement importantes puisque le principal employeur ferme définitivement ses portes », a déploré Renaud Gagné, vice-président du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier-Québec.

Par voie de communiqué, le syndicat s’est toutefois montré peu surpris de cette décision « compte tenu du contexte économique et de l’état du marché du bois d’œuvre actuellement. »

Il déplore surtout que les travailleurs n’aient pas pu bénéficier de programmes de formation, de retraite et autres services offert uniquement dans les cas de fermetures définitives. Le délai qu’a pris Tembec a donc pénalisé les 120 travailleurs qui, après un an et demi, ont pour la plupart dû se trouver un autre emploi par eux-mêmes.

« Évidemment, nous allons collaborer aux divers mécanismes mis en place pour aider les travailleurs et leur famille, mais on aurait vraiment aimé que ça se fasse avant », a indiqué Carl Proulx, représentant national du SCEP.

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Montréal tout croche en vidéo

Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal vient de lancer une vidéo humoristique mettant en scène le maire Gérald Tremblay et les élus municipaux de la Ville de Montréal.

«Il n'y a pas de cohésion, c'est tout croche. La création de 19 petits royaumes a morcelé le pouvoir d'action de Montréal. On veut retrouver la vitalité, le souffle qu'il faut pour relancer cette ville que nous aimons tant; 20 maires pour une ville, c'est combien de trop?», questionne la présidente du syndicat, Monique Côté.

Pour voir la vidéo cliquez ici.