Kitiganik (Réserve de Rapid Lake), Québec/le 7 novembre, 2014 – Il y a huit ans, en 2006, deux ex-ministres du Parti Libéral du Québec ont émis une série de recommandations au gouvernement québécois élaborant une vision, approuvée par tous les parties, de partage des recettes provenant des ressources naturels et de co-gestion sur nos terres algonquines non-cédées.
Conçus pour résoudre le conflit généré entre notre communauté, la province, et l'industrie à l'égard de l'exploitation non-durable des ressources de notre territoire traditionnel, les « Recommandations Ciaccia-Lincoln » ont été écrites afin d'engager la problématique du manque d'infrastructure de base dans notre réserve.
Étant l'aboutissement d'un processus d'investigation et de négociations, les recommandations sont publiées suite à la signature d'un Accord Trilatéral en 1991 entre notre bande, le Québec et le gouvernement fédéral.
L'Accord Trilatéral est conçu pour nous permettre de participer de façon inconditionnelle au processus de décisions concernant l'utilisation de la terre et de ses ressources sur 10 000 kilomètres carrés de nos terres ancestrales.
Le gouvernement du Canada a coupé sa partie du financement de ce projet novateur et il a paralysé le processus avant que les mesures d'harmonisation de l'utilisation territoriale entre les intérêts industriels et les gouvernements n'ont été mises en place.
Un Accord Bilatéral a été signé en 1998 entre Lac Barrière et la province du Québec pour faire avancer le plan de co-gestion et d’aborder les autres besoins urgents. Jusqu'à présent, ce dernier non plus n'a pas réussi à tenir ses promesses.
Les “Ciaccia-Lincoln Recommandations” ont été développées par deux anciens ministres du gouvernement du Québec et ils ont le pouvoir de restaurer les relations et de mener l’implantation de nos plans innovateurs de co-gestion, basés sur des centaines d'heures de recherche culturelle et socio-économique.
Il y a quatre semaines, le Chef de Lac Barrière, Casey Ratt, a envoyé une lettre au Premier ministre Philippe Couillard et au ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelly, quant aux échecs du gouvernement d’implanter les recommandations de Ciaccia-Lincoln, ce qui met en question l'état des opérations forestières situées dans l'ensemble du territoire inclut dans l'Accord Trilatéral. Du gouvernement, nous n'avons reçu qu'un long silence.
« Nous voyons dans ces accords la structure pour la négociation d'améliorations aux conditions dans notre communauté, ainsi qui l'avenir de notre peuple algonquin. Nous ne serons pas satisfaits tant qu'un accord incluant les “Ciaccia-Lincoln Recommandations” ne sera implanté, et que les gouvernements du Canada et du Québec reconnaissent explicitement nos droits et notre titre autochtone », a dit le Chef Casey Ratt.
Norman Matchewan, membre du conseil de bande a dit : « Nous ne serons plus ignorés. La décision Tsilhqot’in de la Cour suprême a confirmé notre juridiction sur ces terres. Nous n'avons jamais reculé devant l'adversité et nous ne commencerons pas aujourd'hui. »
Source : Les Algonquins du Lac Barrière
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