Du «green washing» politique!

2023/08/18 | Par Pierre Prud’homme

Voilà en quels termes notre ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, annonçait en conférence de presse, mardi, la ponction de 6,7 millions de dollars dans le Fonds pour dommages à l’environnement (FDE) pour financer 22 projets environnementaux, dont $100 000 pour un projet de sauvegarde de la rainette faux-grillon.

On se rappellera que le FDE se renfloue par des sommes provenant d’amendes pour infraction environnementale. Mais on se souviendra surtout qu’à la fin-juillet, la Société d’État Exportation et Développement Canada a consenti à Trans Mountain une garantie de prêt de $3 milliards pour son agrandissement. Rien de moins!

Ce projet dont on évoquait en 2017 une facture totale de 7,4 milliards $ est maintenant évalué à 30,9 milliards $. Contradiction flagrante avec nos ambitions environnementales! Et gouffre financier sans bornes avec notre propre argent!

Le silence de M. Guilbeault, face à cette décision, pour mieux saupoudrer des miettes au bon peuple pour le garder soumis, est assourdissant. Notre capacité à avaler de telles couleuvres ne cessera de m’étonner! Quand allons-nous atteindre notre limite à accepter de nous faire complices sans notre consentement de la précarisation de l’avenir de nos enfants, petits-enfants et de leurs enfants?

Que ce cirque de politiques mortifères continue après l’été que nous connaissons et qui a vu se multiplier en quantité et en intensité les extrêmes climatiques à travers la planète semant sur leurs passages destruction, misère et désolation, s’avère criminel et irresponsable.

Au lendemain du 35e anniversaire du décès de notre grand poète, Félix Leclerc, je le laisse fredonner de sa voix chaleureuse et déterminée ce qui m’habite intérieurement :

«Je sens en moi,
Dans le tréfonds de moi,
Pour la première fois,
Malgré moi, malgré moi,
Entre la chair et l’os,
S’installer la colère.»