L’auteure est présidente du groupe Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec)
Nous avons vu dans l’actualité que le sujet de l’idéologie de l’identité de genre suscite le débat. Nous demandons que les partis politiques prennent position dans le cadre de l’élection partielle dans Jean-Talon, c’est-à-dire qu’ils exposent leur point de vue sur la place des personnes trans dans :
Les sports féminins;
Les espaces sécuritaires pour les femmes;
L’enseignement dans les écoles.
Nous souhaitons connaître les mesures qu’ils veulent mettre en place pour protéger les droits des femmes quand ils entrent en conflit avec les demandes en provenance de groupes qui mettent en avant l’identité ou l’expression de genre.
L’idéologie de l’identité de genre «est en train de pénétrer les esprits dans la population, les médias, les programmes scolaires, et même à l’Assemblée nationale […]. Cette idéologie remplace le mot sexe par le mot genre. Or, le sexe a un fondement biologique pour la reproduction de toutes les espèces de mammifères, dont l’être humain, alors que le mot genre fait référence à un construit social différencié, lequel varie selon les cultures et les époques. La distinction entre le féminin et le masculin est variable et comporte un certain nombre de stéréotypes que le féminisme a déconstruits et qui reviennent en force avec l’idéologie du genre, contrairement à ce que cette dernière prétend1.»
PDF Québec soutient le féminisme universaliste parce qu’il renforce le droit à l’égalité des femmes, de toutes les femmes, que ce soit ici au Québec ou ailleurs dans le monde.
L’école, le berceau d’une société qui abolit le sexisme et les stéréotypes
PDF Québec s’engage à lutter contre le sexisme et les stéréotypes. C’est pourquoi, comme groupe féministe, il distingue de façon claire les notions de sexe et de genre. Cette différenciation permet de lutter activement contre les stéréotypes quels qu’ils soient et de les abolir plutôt que de les célébrer.
PDF Québec se soucie de l’image corporelle positive des adolescents, particulièrement de celle des jeunes filles. Cette dernière est malmenée par l’industrie de la mode, le vedettariat, les médias sociaux et la pornographie. Les problèmes d’une image corporelle négative sont préoccupants du fait des conséquences qu’elle amène comme l’anorexie, la boulimie, l’anxiété, les pensées suicidaires. Notons la récente augmentation des tentatives de s’identifier à autre chose qu’à l’identité de femme, identifications qui résultent souvent d’un désir de faire disparaître les caractéristiques sexuelles secondaires. Dans le même esprit, PDF Québec s’inquiète de l’image corporelle négative chez les jeunes filles à l’ère de la banalisation des traitements hormonaux et des opérations chirurgicales de changement de sexe.
Pour l’égalité entre les hommes et les femmes
Les féministes de PDF Québec croient que la déconstruction des sexes et des orientations sexuelles prônée par les théories queers amène les femmes à se désolidariser de leurs luttes pour des droits en leur faisant embrasser d’autres causes. Pour PDF Québec, le sexe est toujours une catégorie pertinente dans plusieurs domaines, entre autres en matière d’équité salariale, de violence conjugale ou d’infractions sexuelles. Sur ce dernier sujet, PDF Québec rappelle que 95,4 % des auteurs présumés de ces infractions sont des hommes, selon le rapport de la Sécurité publique de 2021 portant sur les infractions sexuelles. Il convient également de rappeler que, selon le même rapport, ce sont les adolescents de 12 à 17 ans qui sont les plus susceptibles à la fois de commettre des agressions sexuelles ou d’en subir.
La notion d’égalité entre les hommes et les femmes est une valeur fondamentale de la société québécoise et elle figure dans le préambule de la Charte des droits et libertés du Québec ainsi que dans celui de la Loi sur la laïcité de l’État. Voilà pourquoi PDF Québec défend la non-mixité des épreuves sportives, qui doivent continuer à être réservées aux femmes biologiques, pour préserver l’équité pour les femmes, et maintenir des espaces sécuritaires (toilettes et vestiaires) pour que la sécurité des femmes soit assurée.
De plus, nous réclamons un enseignement en matière de sexualité qui soit basé sur le consentement, la prévention des violences, sur la lutte contre la discrimination et contre les stéréotypes dans les écoles.
1. C’est ainsi que je présentais le phénomène le 3 juillet dernier dans La Presse.
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