Le Bloc Québécois réclame la fin du soutien aux minières canadiennes en Colombie

2023/10/27 | Par Bloc Québécois

Considérant la menace réelle pesant sur les militants humanitaires et environnementaux actifs en Colombie, Simon-Pierre Savard-Tremblay et Alexis Brunelle-Duceppe, respectivement porte-paroles en Commerce international et en Droits de la personne au Bloc Québécois, pressent Exportation et Développement Canada (EDC) de cesser son soutien aux minières canadiennes en territoire colombien.

Ils joignent ainsi leurs voix à celle d’Amnistie internationale Canada qui déplore qu’EDC fasse la sourde oreille à cette revendication malgré plusieurs plaidoyers en ce sens, tout en signalant de multiples violations des droits de la personne en Colombie.

«Ottawa n’a aucune idée de ce qui se passe avec les minières à l’étranger. Il n’existe aucun mécanisme de contrôle et de suivi crédible et efficace concernant l’investissement minier et les fonds d’EDC. Le gouvernement doit resserrer l’imputabilité et la transparence des entreprises qu’il finance dans des pays où les droits humains sont bafoués et dans l’immédiat, il doit écouter Amnistie internationale et restreindre les investissements d’EDC dans les minières canadiennes en Colombie», réclame M. Savard-Tremblay, qui s’est lui-même rendu en Colombie pour une mission d’observation de la situation des droits humains en 2021.

«Selon Amnistie internationale, en 2022, 186 militants des droits de l’homme ont été assassinés en Colombie. Ceci représente 46% des 401 dissidents politiques tués dans le monde l’année dernière pour avoir défendu leurs droits, souligne M. Brunelle-Duceppe. Les minières canadiennes elles-mêmes étant responsables de certains abus, nous jugeons que la poursuite des investissements dans un tel contexte constitue un risque irresponsable pour les militants locaux.»

Les deux élus invitent EDC à réduire ses services en Colombie en faisant passer sa position d’«accessible» à «accès restreint», comme demandé par Amnistie internationale Canada. Ils réclament aussi que le Bureau de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises (OCRE), chargé d’enquêter sur les exactions des entreprises canadiennes à l’international, soit doté de réels pouvoirs.

«Le Bureau de l’ombudsman canadien de la responsabilité des entreprises souffre d’un grave manque de transparence et d’imputabilité qui le rend totalement impuissant. Il est urgent et essentiel que le bureau soit doté de réels pouvoirs d’enquête et de sanctions», précise M. Savard-Tremblay. «L’accumulation des témoignages troublants devrait inquiéter le gouvernement canadien, qui se targue d’être un grand défenseur des droits humains à travers le monde. Les intérêts économiques des entreprises canadiennes ne sauraient justifier qu’on ferme les yeux sur les violations et les injustices que l’on constate en Colombie. Le temps n’est plus aux discours empathiques, mais à l’action concrète!», concluent les députés bloquistes.