La réalité biologique des femmes

2024/04/10 | Par Marie-Claude Girard

L’autrice est retraitée de la Commission canadienne des droits de la personne

Les femmes ont une réalité biologique qui leur est propre; elles sont les femelles du genre humain. Cela se reflète par leur capacité d’enfanter, mais aussi par le biais de leur stature, leurs force et endurance musculaire, leur cycle hormonal particulier (menstruations, allaitement, ménopause, etc.) et leur instinct maternel.

Ces particularités biologiques doivent être valorisées car ce sont elles qui garantissent l’existence même de la race humaine. Elles doivent aussi être prises en compte quand il s’agit d’assurer une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Les femmes veulent la parité avec les hommes au plan social, politique et économique pour une société plus juste et inclusive. La Charte québécoise des droits et libertés reconnaît le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes, à la fois dans son préambule, et à l’article 50.1. Or, plusieurs conditions sont essentielles pour y arriver, nommément:

  • La reconnaissance des femmes et des hommes en tant que groupes distincts, qu’il ne faut pas confondre avec le concept fluide de l’identité de genre;
  • L’élimination des stéréotypes sexuels sexistes qui limitent les choix sociaux de tout un chacun, les empêchant ainsi de vivre leur plein potentiel;
  • La prise en compte de la réalité des femmes dans le développement de politiques publiques;
  • L’adoption de mesures assurant le bien-être physique des femmes (en matière de santé et de sécurité) afin qu’elles puissent s’épanouir et contribuer à la société;
  • L’adoption de mesures d’équité sociale répondant à leurs caractéristiques physiologiques (par ex. sport féminin, droit à l’avortement,  congés de maternité, équité en matière d’emploi, équité salariale, etc.)

Le Québec a déjà fait beaucoup  en la matière mais, tel que le démontre, année après année, le Conseil du statut de la femme dans son profil des Québécoises, l’égalité de fait entre les sexes n’est pas encore une réalité au Québec.

La prévalence actuelle de l’identité et de l’expression de genre sur l’identifiant sexe, dans les politiques publiques québécoises, a pour effet d’invisibiliser les femmes au profit du genre souvent associé aux stéréotypes sociaux. Rappelons que les femmes ont des personnalités diverses et, les réduire à un genre brime leur droit à l’égalité.

De plus, cette prévalence de l’identité de genre invite à l’adoption d’un vocabulaire qui nie la réalité biologique des femmes (par exemple une personne avec un vagin, qui menstrue ou qui allaite) et participe à l’effritement des mesures mises en place pour la sécurité et la participation des femmes en société.

Nier la réalité d’un groupe (les femmes dans ce cas-ci) est rarement un gage de réussite sur le plan de l’inclusion et du respect, bien au contraire. L’amalgamation du sexe et du genre dans les politiques québécoises heurte de plein fouet le droit à l’égalité entre les femmes et les hommes qui est protégé par la Charte québécoise.

Comme le disait J.K. Rowling sur Tweeter (maintenant réseau X) le 6 juin 2020 :
« Si le sexe n'est pas réel, il n'y a pas d'attirance pour le même sexe. Si le sexe n'est pas réel, la réalité vécue par les femmes dans le monde entier est effacée. Je connais et j'aime les personnes transgenres, mais en effaçant le concept de sexe, on prive beaucoup d'entre elles de la possibilité de discuter utilement de leur vie. Ce n'est pas de la haine que de dire la vérité. » (Traduction Deepl)

Il faut distinguer le sexe du genre et reconnaître que le premier est une réalité biologique immuable alors que le second peut fluctuer dans le temps, selon les circonstances. La discrimination basée sur l’une ou l’autre de ces caractéristiques est, comme il se doit, interdite.

Mais il faut aussi reconnaître que c’est sur la base du sexe que le droit des femmes à l’égalité est reconnu. L’amalgamation de ces deux concepts dans le développement de politiques porte atteinte à leur droit et, ce faisant, à la Charte québécoise des droits et libertés.