Cessez-le-feu conditionnel à Gaza : Trudeau pour ; Poilièvre et Legault contre

2024/02/07 | Par Dominique Bhérer

L’auteur est vétérinaire. Il habite Maniwaki
 

Après avoir s’être abstenu lors du vote du 26 octobre (1), Justin Trudeau se dit, le 12 décembre, d’accord pour un cesser le feu à condition que le Hamas se rende avec les otages. Pierre Poilièvre et François Legault sont pour la poursuite des bombardements.

Loin de sanctionner Israël comme le recommande Gidion Lévy, le Canada continue à supporter politiquement, financièrement, militairement Israël. Legault va probablement poursuivre son projet de délégation du Québec à Tel-Aviv après les hostilités (2). 

Le 9 octobre, alors que 500 Gazaouis sont déjà morts sous les bombes, Israël annonce qu’il va commettre plusieurs crimes de guerre en coupant la nourriture, l’eau, l’électricité, le carburant. Ce qui n’a pas empêché le Canada et les parlementaires occidentaux d’attendre la presque  destruction de Gaza, des hôpitaux, des écoles, pour demander un cessez-le-feu.

Dans tous les pays, sauf en Israël, l’opinion publique est contre les bombardements. Même aux États-Unis, la majorité est pour un cessez-le-feu. Et près de la moitié des moins de 30 ans sont même d’accord avec l’attaque du Hamas, selon le prof Mearsheimer (3). Pourtant, la presque totalité des élus républicains et démocrates est contre un cessez-le-feu. Idem pour les leaders occidentaux (4).

Non seulement les politiciens ne respectent pas l’opinion des citoyens, mais ils empêchent les opposants de s’exprimer dans les médias publics. Si ce n’était des médias alternatifs et des journalistes résidents à Gaza, nous n’aurions eu que la version israélienne, comme lors des nombreuses campagnes de bombardements sur Gaza depuis 2008 (22 jours), alors qu’ils visaient déjà les civils et même les écoliers, selon Miko Peled, fils d’un général israélien (5).

Nos politiciens nous forcent à être des complices involontaires et à assister en silence à cet incroyable saccage, au traitement infiniment cruel, imposé à deux millions de personnes et qui n’est pas loin de la torture qu’Israël pratique dans ses prisons depuis longtemps, selon Amnistie et l’ONU (6). Après quatre mois sous les bombes, tous sont affectés physiquement et mentalement, ce qui va se répercuter sur la prochaine génération.

Personne ne voulant publier trois lettres d’opinion critique d’Israël depuis le 15 octobre, notre seule façon de nous exprimer fut de participer aux manifestations à Ottawa et d’appeler les parlementaires. Nous avons ainsi laissé un message aux quinze téléphones des Trudeau, Poilièvre, Joly, Chatel, Legault, Biron, Bussières. Personne ne nous a rappelé.

Comme l’explique cet enfant palestinien (7), les bombes et les avions sont américains. Ils ont la cruauté de surveiller Gaza avec leurs propres drones. Les parlementaires américains (et anglais) ne peuvent plus cacher qu’ils sont les principaux responsables depuis cent ans du drame palestinien. Ça vaut aussi pour tous les parlementaires, dont ceux du Canada qui n’ont pas exigé l’arrêt des bombes, du blocus, de la colonisation.

  1. Guerre Israël-Hamas : pourquoi Ottawa refuse-t-il de demander un cessez-le-feu? | Proche-Orient, l’éternel conflit | Radio-Canada
  2. Un Bureau du Québec sera ouvert en Israël | La Presse
  3. John Mearsheimer: Israel is choosing 'apartheid' or 'ethnic cleansing' | The Bottom Line - YouTube
  4. https://www.youtube.com/shorts/cC5buID9kN8
  5. Miko Peled - Son of Israeli General on the Israeli Army #israel (youtube.com)
  6. Israel must end impunity for torture and ill-treatment – UN experts | OHCHR
  7. https://www.youtube.com/shorts/AwvPkzZRR3M