Devant la nette insuffisance de la réforme du gouvernement Legault pour renverser le déclin du français, et vu le refus du gouvernement Legault d’y apporter certaines améliorations nécessaires, dont l’application de la loi 101 au cégep, réclamée par une majorité de Québécois, le Mouvement Québec français (MQF) annonce qu’il se mobilisera, dès à présent, pour faire adopter à court terme une nouvelle loi de renforcement de la Charte de la langue française, qui vienne combler les graves lacunes de la Loi sur la langue officielle et commune du Québecd, le français, adoptée aujourd’hui. Le MQF entend donc s’assurer que le dossier de la langue soit au cœur de la prochaine campagne électorale, de la manière qu’il était à pied d’œuvre en 2018 pour presser nos dirigeants d’adopter ce qui est devenu la loi 96.
Le président du MQF, M. Maxime Laporte, a affirmé : « Tous les experts sérieux abondent dans le même sens. Les mesurettes du gouvernement Legault ne permettront pas d’atteindre l’objectif – absolument minimal – qui consiste à stopper la régression globale de notre langue nationale au profit de l’anglais... Manifestement, pour ce gouvernement qui se dit nationaliste, demander le strict minimum, c’était déjà trop demander... »
« Les Québécois soucieux de l’avenir du français – et ils sont nettement majoritaires – s’attendaient à un remède législatif “costaud”, qui soit vraiment à la mesure de la gravité du diagnostic... Hélas, tel n’est pas le remède que monsieur Legault a résolu de leur prodiguer. La loi 96 s’ajoute à la longue liste de nos rendez-vous manqués avec l’Histoire. Heureusement, l’Histoire est toujours pleine de rebondissements, ce pour quoi le MQF ne lâchera pas le morceau. »
« Comme l’ancienne loi 22 de Robert Bourassa, la loi 96 de François Legault se révèle cruellement inadaptée aux causes qui l’ont fait naître. Et comme au lendemain de l’adoption de la loi 22, en 1974, le MQF promet aujourd’hui de redoubler d’efforts pour que nos élus reviennent le plus tôt possible à la planche à dessin, et qu’ils se décident enfin à livrer la réforme qu’il nous faut. À l’époque, pareille détermination du MQF et de ses alliés avait mené, trois ans seulement après la loi 22, à son remplacement par la Charte de la langue française, en 1977. Donc, avis aux velléitaires, et à tous les contempteurs du Québec français : il ne faudrait pas s’imaginer que l’adoption prochaine de la loi 96 par l’Assemblée nationale marquera la fin du nécessaire débat sur l’avenir linguistique et politique de la nation québécoise. Bien contraire. »
« Cet enjeu, c’est non seulement un enjeu national, mais c’est aussi un enjeu de démocratie. En renonçant à restaurer les principes originels de la loi 101, adoptée démocratiquement en 1977 mais défigurée depuis par l’action des tribunaux canadiens, le gouvernement Legault se complaît tout bonnement dans la soumission vis-à-vis d’Ottawa et de ses diktats constitutionnels. »
« Aucun chef politique digne de ce nom ne saurait s’accommoder de ce que la vitalité linguistique de sa propre nation déchoie d’année en année au profit d’une autre. Aucun chef politique digne de ce nom ne saurait, en pareilles circonstances, se contenter de faire les choses à moitié ou, pis encore, de faire semblant d’agir. La nation québécoise, à la fois singulière et plurielle, n’aurait-elle pas droit, comme toutes les autres, à la normalité? N’aurait-elle pas droit à la garantie de son propre avenir, en français, pour qu’enfin, nous puissions passer à autre chose, collectivement? »
« C’est tout ce que nous demandons », a conclu M. Laporte.
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